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Lutte contre l'alcool: les États s'organisent

Dans un rapport publié mardi, l'OCDE s'est penchée sur l'efficacité des politiques publiques menées par ses membres contre l'abus d'alcool. 
 
Cinquième cause de décès et de handicap dans le monde selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'abus d'alcool tue un plus grand nombre d'individus que le virus du Sida, la violence et la tuberculose réunis.… Dans un rapport présenté mardi, l'OCDE propose des voies pour une meilleure politique de santé à l'égard de l'alcool. Pour encadrer les excès sans condamner le plaisir.

Augmenter de 10 % les prix, imposer un tarif minimum pour l'alcool bon marché, renforcer les mesures contre l'alcool au volant, réglementer les campagnes de publicité et investir dans la sensibilisation sont autant de moyens conseillés. Cette recette a déjà fait ses preuves au Canada, en République tchèque et en Allemagne où le taux de personnes dépendantes à l'alcool a diminué de 5 à 10 %. Un investissement sur l'avenir: les pertes de productivité dues à la surconsommation d'alcool sont estimées à 1 % du PIB dans la plupart des pays.

La quantité ne fait pas tout

Le niveau des taxes en France est, selon l'étude, l'un des plus bas de l'OCDE (principalement Amérique du Nord, Europe et Australie), et le vin est l'alcool le plus épargné par l'impôt avec une TVA à 5,5 %. Néanmoins, cette souplesse est compensée par l'existence de nombreuses limitations de la publicité et régulation des ventes de boissons alcoolisées (par exemple l'interdiction de la vente aux mineurs). Depuis vingt ans, les efforts de prévention menés en France ont permis une baisse de plus de 20 % de la consommation nationale. Néanmoins, les Français étaient en 2012 les troisième plus gros consommateurs de l'OCDE (11,8 litres d'alcool pur par adulte de plus de 15 ans et par an), derrière l'Estonie et l'Autriche. La moyenne dans l'OCDE étant à 9,1 litres.
Mais la quantité ne fait pas tout. Les conditions de consommation influent beaucoup sur les risques: boire un peu de vin à chaque repas est moins délétère que de s'enivrer massivement une fois de temps en temps («binge drinking»). Chez les Français, la consommation d'alcool a donc beau être importante, elle est classée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) parmi les moins risquées.

Les effets négatifs plus importants

En France, les 20 % de la population qui boit le plus consomme environ 50 % de la quantité totale d'alcool, souligne le rapport. Et sans surprise, c'est chez ces «gros buveurs» que l'on retrouve les plus grands risques de maladies et d'accidents mortels. Cette population, moins réceptive aux mesures traditionnelles de prévention, doivent être mieux identifiée, et les médecins pourraient jouer un grand rôle dans le repérage des signes d'une consommation excessive et l'aide personnalisée aux patients.
Même si l'alcool, en quantités modérées, semble pouvoir préserver de certaines maladies chroniques en particulier cardio-vasculaire, il a bien plus d'effets négatifs que d'effets positifs, insiste le rapport. Si en moyenne la consommation d'alcool par habitant diminuait de seulement 10 grammes par semaine, 4 buveurs sur 5 verraient leur mortalité réduite pour plus 200 maladies et blessures dérivant de l'alcool, insistent-ils.

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