Header Ads

Header ADS

Une enquête ouverte sur un clip de rappeurs mineurs armés

Vocabulaire de gangster, arme au poing, liasses de billets brandies avec fierté : un clip vidéo de jeunes rappeurs de Sarcelles (Val-d'Oise) imitant leurs aînés a suscité l'indignation du maire et conduit lundi 2 mars le parquet de Pontoise à ouvrir une enquête préliminaire.
Le clip de "1er pocheton" de Sarcelleslite© Copyright 2015, L'Obs Le clip de "1er pocheton" de Sarcelleslite
"Nous avons ouvert une enquête afin d'identifier les jeunes qui apparaissent sur la vidéo et retranscrire leurs textes", a déclaré le parquet de Pontoise, décrivant une vidéo où "des jeunes mineurs chantent dans des termes violents, l'un d'eux exhibant une arme et d'autres des liasses de billets de banques".
Dans cette vidéo du groupe Sarcelleslite, intitulée "1er pocheton", en référence à un sachet de cannabis, on peut voir un groupe d'une dizaine de jeunes adolescents au pied d'une cité du quartier des Lochères se succédant devant la caméra pour rapper, dans leur jargon et souvent en "verlan".
"On t'allume au mortier, même si c'est pas le 14 juillet", peut-on notamment entendre.
"Ici, c'est la 'street', toujours là pour faire du fric. On est là pour faire des gros dégâts. (...) On va te la mettre, une balle dans la tête", est-il encore dit dans ce clip mis en ligne sur YouTube en janvier et vu plus de 136.000 fois.
"Inquiet", le maire socialiste de la commune François Pupponi avait décidé de saisir le procureur. "Voir des gamins dire 'on va vous mettre une balle dans la tête', 'toucher le cul de votre sœur' et 'on veut faire des billets', c'est grave", a-t-il expliqué, souhaitant "retrouver les parents pour les informer".
"C'est que de la comédie, que des comédiens"
"Le pire, c'est qu'il y a des adultes qui font du business avec ça, c'est complètement irresponsable", a poursuivi François Pupponi.
Interrogé lundi par la chaîne BFMTV, le producteur de la vidéo, un homme de 25 ans se faisant appeler "Le Manouche", a expliqué qu'il n'y avait "rien de méchant". "On parle de drogue, comme dans les films. Mais ce ne sont pas des dealers, ils vont tous à l'école. C'est que de la comédie, que des comédiens", a-t-il déclaré.
Néanmoins, selon une source policière, l'affaire n'est pas prise "à la légère".
"La façon dont ces gamins manipulent l'arme fait penser à une arme factice mais leur discours est inquiétant. Trafic de stupéfiants, armes, filles, les propos sont violents."
Les investigations, menées à la sûreté départementale du Val-d'Oise, pourraient conduire à l'ouverture prochaine d'une information judiciaire pour "diffusion d'un message à caractère violent" et "provocation à la commission d'une infraction à la législation sur les stupéfiants", a ajouté le parquet.

Aucun commentaire

Fourni par Blogger.