New York adopte une loi sur le climat très ambitieuse
Un «die-in» lors de la manif du 24 mai, à New York. Photo Johannes Eisele. AFP
Après quatre ans d'âpres négociations, l'Etat américain vient de voter un projet de loi qui prévoit d'atteindre la neutralité carbone en 2050. C'est le deuxième Etat à se fixer cet objectif, après la Californie.
Ils l’appellent le «Green New Deal new-yorkais». L’Etat américain et ses 19,5 millions d’habitants ont approuvé, mercredi, un projet de loi sur la transition écologique parmi les plus ambitieux du pays.Résultat de quatre ans de difficiles négociations, le Sénat de l’Etat, à majorité démocrate depuis les élections de mi-mandat de novembre, a obtenu de justesse, dimanche, un accord sur le contenu du texte.
Il prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 85% d’ici à 2050 (par rapport à 1990). Les 15% restants pourront être compensés par des achats de crédits carbone, soit le financement de projets considérés comme bénéfiques pour le climat.
Le texte appelé «Climate & Communities Protection Act» vise à promouvoir une transition socialement juste. Ainsi, 35% du budget de l’Etat sur l’énergie devra être dirigé vers des communautés à faibles revenus et victimes de la pollution.
Après Hawaï, la Californie, le Nouveau-Mexique, le Nevada et Washington, New York devient le sixième Etat à adopter un objectif de 100% électricité décarbonée.
Le nouveau texte va plus loin en visant 70% d’énergies renouvelables d’ici onze ans, et une élimination totale des émissions produites par les fournisseurs d’électricité d’ici à 2040.
Actuellement, l'électricité new-yorkaise est produite à 60% par des sources décarbonées, essentiellement de l'hydroélectrique et du nucléaire.
Pour remplir ses objectifs, l'Etat prévoit de déployer des éoliennes offshore, ainsi que des programmes d'installation de panneaux solaires sur les toits.
Ce vote aura un impact économique de grande ampleur. Avec un produit intérieur brut (PIB) de plus d’1,5 billion d’euros, l’Etat de New York pèse plus que la Corée du Sud, ou encore la Russie.
En septembre 2018, la Californie avait déjà posé les jalons d’une politique climatique ambitieuse avec le vote de sa loi dite «SB100».
Elle entraîne l’Etat, au PIB plus important que le Royaume-Uni, sur la voie d’une électricité produite à 100% sans émission de gaz à effet de serre pour 2045.
Sur le plan national, les démocrates les plus progressistes, incarnés par l’élue à la Chambre des représentants Alexandria Occasio Cortez, porte un «Green New Deal» aux contours encore flous mais dont le but est d’engager la totalité de la société dans la transition écologique.
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