Burkina Faso: qui est le général Gilbert Diendéré?
Depuis ce jeudi midi, un homme est mis en avant
par le coup d'Etat des militaires du RSP au Burkina Faso : le général
Gilbert Diendéré, qui a été nommé président du Conseil national pour la
démocratie (CND). Portrait de cet ancien chef d'état-major particulier
du président déchu Blaise Compaoré.
Le
général Gilbert Diendéré est l'ancien chef d'état-major particulier de
Blaise Compaoré, le président déchu du Burkina. Cet homme, qui navigue
entre ombre et lumière, était déjà au coeur du pouvoir burkinabè lors de
la proclamation de la révolution par Thomas Sankara en août 1983. C'est
lui qui a annoncé le coup d'Etat à la radio. En 1987, le 15 octobre,
cette fois, il supervise l'arrestation de Thomas Sankara. En 1989, il
déjoue une tentative de coup d'Etat.Fidèle d'entre les fidèles de Compaoré, il a été son homme de confiance sur les dossiers les plus épineux : le Liberia, la Côte d'Ivoire, la Guinée. Pendant une trentaine d'années, Gilbert Diendéré a dirigé le corps d'armée qui est au coeur du coup d'Etat actuel, le RSP, le Régiment de la sécurité présidentielle. Des groupes commandos qui ont été formés aux situations les plus extrêmes.
Impliqué dans le dossier Sankara
Sur RFI, le journaliste Alpha Barry, ancien correspondant de la radio au Burkina Faso, revient sur les liens qui existe entre le CDP, le parti de Blaise Compaoré, et le général Diendéré : « Il est l’époux d’une députée du CDP, une ex-députée du parti de Blaise Compaoré dont la candidature a été invalidée parmi les nombreuses candidatures invalidées. Le général Diendéré est aussi inquiété dans [l'affaire de] la mort de Thomas Sankara. » En effet, comme l'indiquait en juillet dernier sur RFI Bruno Jaffré, spécialiste du Burkina Faso et biographe du leader de la révolution de 1984, « Diendéré dirigeait les hommes qui ont tué Sankara ».
« Pour toutes ces raisons, on peut penser que Gilbert Diendéré avait des raisons tout à fait personnelles de prendre le pouvoir », reprend Alpha Barry.
L'homme qui sait tout
Jointe par RFI, Saran Sérémé, candidate pour le PDC (Parti pour le développement et le changement) s'étonne des agissemenbts du général : « Il est calme, effacé et plein de sagesse, je ne comprends pas qu'il se laisse aller dans cette tentative de vouloir récupérer la lutte du peuple burkinabè. » Elle ajoute : « je ne suis pas non plus d'accord avec toute autre proclamation, que ce soit celle du président du Conseil de la transition [Chérif Sy] ou de toute autre personne, qui profiterait de cette situation pour se proclamer président du Burkina Faso comme nous venins de l'entendre. »
Le portrait que nos confrères de Jeune Afrique ont fait du général Diendéré en janvier 2013 le décrit aussi comme l'homme le mieux renseigné du Burkina, le patron des renseignements généraux. Un homme qui sait tout, ce qui l'aurait rendu intouchable pendant de nombreuses années.
avec Rfi
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