La cybercriminalité une menace pour l’Afrique
L’Afrique est à la traine en matière de législation sur la cyber-sécurité, un vide juridique qui constitue un véritable danger pour le continent, où,
non seulement, il engendre d’énormes pertes économiques, mais porte
atteinte à la souveraineté des pays du continent, en mettant les données
personnelles des Etats et des citoyens à la merci des firmes
internationales du numérique.
L’Afrique n’a aucune maîtrise de la
chaine numérique. Par conséquent, elle se retrouve dans un système de
colonisation et de dépendance numérique, fait observer le Pr Olivier
Sagna, Secrétaire Général de l’observatoire sur les systèmes
d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal (OSIRIS).
Sagna regrette le fait que « l’Afrique
ne possède pas de point d’échange internet, tous les messages échangés
passent par un point de transit, qui en fonction des accords et des
coûts de droits de communications internationaux, coute des millions de
dollars » aux pays du continent noir.
Selon le Directeur associé de
Performances Group au Sénégal, Mouhamed Tidiane Seck, plus de 17
millions de victimes dans le monde ont fait les frais de la
cybercriminalité, entre 2012 et 2013. Soit une augmentation de 87% de
cas malveillants, occasionnant des conséquences économiques évaluées à
trois milliards de dollars de perte bancaire.
L’Afrique du Sud, est l’un des rares
pays du continent, grâce à la force de ses lobbys, à avoir mis en place
une politique de protection des données personnelles à l’endroit des
firmes internationales du numérique.
Concernant l’aspect juridique sur la
protection des données personnelles, le Dr Mouhamadou Lo, Président de
la Commission de protection des Données Personnelles (CDP) refuse de
parler de « désert juridique » en Afrique. « En Afrique, en plus de
l’Afrique du Sud, il existe deux textes au niveau de la région Ouest
africaine », a indiqué Dr Mouhamadou Lo.
Sur cette dynamique, il faut souligner
que la Convention de l’Union Africaine sur la Cyber-sécurité et la
protection des données à caractère personnel a été adoptée à Malabo en
2014. « Voter une loi est un premier pas, mais il faut la mise en place
d’une commission opérationnelle », a-t-il conclu.
avec http://www.lemagazinedumanager.com
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