Conseil présidentiel sur les conclusions des Assises de l’Education et de la Formation : 11 décisions présidentielles pour une école au service du Sénégal Emergent
Le Chef de l’Etat, SEM Macky Sall a présidé, ce 06 août 2015, au King
Fahd Palace, le Conseil présidentiel sur les conclusions des Assises de
l’Education et de la Formation.
Une école pour tous
Dans son discours introductif, le Chef de l’État a expliqué qu’il a
initié ces concertations nationales « pour engager, la refondation
consensuelle de notre système éducatif, en vue d’améliorer ses performances et d’asseoir
son rayonnement international ». Une initiative qui prend sa source d’un
constat dressé par le Chef de l’État. Car,
« En dépit d’une longue tradition académique et d’importantes
ressources investies », force est
de constater que « notre système éducatif est caractérisé, depuis
plusieurs décennies, par une instabilité –chronique - et des performances
mitigées ».
Dès lors, il s’agissait de déployer des efforts collectifs pour prendre
en charge la réforme du secteur de l’enseignement et de la formation. Ainsi,
par décret présidentiel n° 2013-1014 du
18 juillet 2013, le Président de la République a procédé à la nomination d’un
Comité de pilotage des assises de l’éducation.
Ainsi, suivant en cela Les directives présidentielles, des mois durant,
autorités administratives, syndicats, enseignants, société civile et
partenaires ont échangé, interagi et réfléchi sur les modalités de mise sous
maîtrise de notre système d’éducation et de formation.
Le Conseil présidentiel sur les conclusions des Assises de l’Éducation
et de la Formation tenue ce 06 août devait servir de cadre de validation des
conclusions et recommandations pour une éducation et une formation de qualité.
Une École
viable, stable et pacifiée
Après son discours introductif, une série d’échanges et de dialogue
direct entre le Président de la République, les ministres en charge de
l’éducation et de la formation, le ministre de l’économie, des finances et du
Plan, les syndicats, les représentants des enseignants et de la société civile
s’est tenue.
A l’issue des échanges le Président de la république, qui a
« suivi, avec beaucoup d’attention, les différentes présentations et
apprécié la qualité des échanges »,
a magnifié « le sens des responsabilités et la sérénité, qui ont
marqué » les travaux. Le chef de l’État a, en outre, salué « la
mobilisation et l’engagement des enseignants, des parents d’élèves, des élus
locaux, de la société civile et des partenaires techniques et financiers. » Il a encouragé « particulièrement »
les élèves à se « hisser à la hauteur des sacrifices consentis par leurs
parents, les enseignants et l’État » et les a exhorté à « persévérer
dans l’effort, à cultiver davantage le sens du civisme, en vue de mieux préparer
leur avenir et de contribuer significativement
à l’émergence du Sénégal. »
Une école de qualité
Le Chef de l’État a rappelé que notre ambition, est de mettre «l’École
au service du Sénégal Émergent avec une société solidaire dans un État de droit»
à l’horizon 2035. Ainsi, « il s’agit d’assurer la valorisation optimale du
capital humain national, qui requiert une Éducation et une Formation de
qualité. Ce qui fait qu’aux yeux du chef de l’État, les recommandations des
Assises sont « essentielles », car « elles s’inscrivent dans une
dynamique de cohérence stratégique avec ma vision d’un Sénégal émergent. »
C’est d’ailleurs toute
la philosophie de cette réforme majeure intégrant trois (3) orientations fondamentales :
-
la première, une École pour Tous,
-
la deuxième, une École de Qualité
et,
-
la troisième, une École viable,
stable et pacifiée.
Les décisions présidentielles
Dans cette perspective,
le président a décliné les 11 décisions retenues pour une éducation et une
formation de qualité :
« J’engage le
Gouvernement à mettre en œuvre les décisions (12) suivantes.
Décision 1 :
Réorienter le système éducatif vers les sciences,
les mathématiques, le numérique, les technologies et entrepreneuriat.
Dans ce cadre, il est
impératif de consolider la triple vocation de l’École : promotion des
valeurs républicaines, formation qualifiante, intégration sociale et autonomie
personnelle.
Décision 2 :
Généraliser la prise en charge de la petite
enfance.
En effet, l’éducation
préscolaire est déterminante dans le développement et la réussite de l’enfant.
J’encourage ainsi les collectivités locales à promouvoir des initiatives
communautaires, celles du secteur privé ou des daaras, en faveur de la petite enfance, afin de contribuer à une
progression notable du taux brut de préscolarisation.
Décision 3 :
Améliorer l’équité dans l’accès.
Le Gouvernement doit
hâter la mise en œuvre (d’ici 2017) du programme spécial d’éradication des
abris provisoires.
Décision 4 :
Développer l’enseignement arabo-islamique et l’articuler au système
éducatif.
Je salue la contribution
appréciable de l’enseignement arabo-islamique à la scolarisation des enfants.
C’est pourquoi j’invite le Gouvernement à veiller à l’exécution diligente du
Projet d’Appui et de modernisation des Daaras (PAMOD) dont la première phase
concerne la réalisation de 64 Daaras modernes.
Décision 5:
Développer la formation professionnelle et
l’adapter aux besoins du marché du travail.
Je
demande au Gouvernement d’accélérer la construction des sept (07) lycées professionnels
de Sandiara, Sédhiou, Tambacounda, Louga, Fatick, Matam, Kolda et à moderniser
l’apprentissage et la formation qualifiante. Il convient également de soutenir
l’orientation scolaire et professionnelle à tous les niveaux afin de mieux
guider et accompagner les apprenants dans leurs choix d’études et de carrières.
Décision 6 :
Développer l’alphabétisation et renforcer la place
des langues nationales.
A
ce titre, je salue les initiatives en faveur de l’expérimentation et de la
généralisation progressive de l’usage des langues nationales dans le système
éducatif. J’encourage, à cet égard, les opérateurs en alphabétisation, qui font
un travail remarquable sur l’ensemble du territoire national.
Décision 7 :
Promouvoir l’inclusion des filles et des enfants à
besoins éducatifs spéciaux.
Le
Sénégal a réalisé la parité fille/garçons à l’école élémentaire. Je magnifie, à
cet effet, le rôle des associations qui œuvrent, avec le Gouvernement, au
maintien des filles dans le système scolaire, à la prise en charge des enfants
à besoins éducatifs spéciaux et la promotion d’une école inclusive.
Décision 8 :
Renforcer la professionnalisation des ressources
humaines.
J’attache
du prix au relèvement des niveaux de recrutement et à la rigueur de la sélection
aux concours d’entrée. J’invite ainsi le Gouvernement à renforcer la qualité de
la formation initiale et continue des enseignants et à promouvoir la
modernisation de la gestion des ressources humaines du secteur, en favorisant
notamment la mobilité (les passerelles entre les différents corps).
Décision 9 :
Améliorer la qualité des
enseignements-apprentissages.
C’est
le lieu d’encourager la réforme des curricula, en tenant compte des besoins et
des intérêts des apprenants, du respect du quantum horaire, de la centralité
sur l’apprenant, de l’approche par les compétences, du renforcement de
l’encadrement et de la pédagogie de la réussite.
Décision 10 :
Promouvoir un enseignement privé de qualité.
La contribution du
privé, religieux ou laïc, à l’éducation des enfants et des adultes est
remarquable. Je félicite et encourage les partenaires de l’enseignement privé.
J’invite le Gouvernement à les accompagner dans l’amélioration de leurs offres
de formation.
Décision 11 :
Améliorer la gouvernance et consolider le dialogue
social pour un éducatif performant.
Le Gouvernement doit
accélérer la réforme institutionnelle et veiller à l’harmonisation des
dispositifs législatifs et réglementaires.
Outre les efforts
financiers importants de l’État et la contribution des partenaires au
développement, j’invite les collectivités locales, le secteur privé et les
organisations de la société civile à explorer des mécanismes de financement
innovants, pour une éducation ouverte et de qualité.
Nous devons, par
ailleurs, conforter la relation de
confiance entre les différents acteurs.
Dès lors, il s’avère indispensable d’apprécier nos acquis,
d’évaluer les besoins à pourvoir, de surmonter les obstacles et, enfin, de nous
entendre sur l’essentiel.
Je lance donc un appel à
la communauté éducative, en vue de bâtir
un consensus national, à même d’assurer le succès de la refondation du modèle
éducatif sénégalais. »
Clôturant
l’énumération des décisions qu’il a prises pour une éducation et une formation
de qualité, le Président de la
République a lancé ce message d’unité et d’espoir : « l’avenir de l’École interpelle la Nation. C’est ensemble que nous construirons l’École de
la République et de la Réussite. »
Aucun commentaire