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Géopolitique du chaos, acte II

Il y a 15 ans, Manière de voir, la revue éditée par Le Monde diplomatique publiait un hors-série intitulée «Géopolitique du chaos». Un numéro spécial qui dressait l'état géopolitique contemporain d'une époque déjà caractérisée par la violence des guerres réparties un peu partout sur le théâtre du monde. Aujourd'hui, rien n'a véritablement changé. Le Moyen-Orient est plus que jamais l'épicentre mondial des conflits.


L'Irak ne se remet toujours pas d'un cycle meurtrier de 35 ans de guerres ininterrompues que lui ont imposé tour à tour un despote issu d'un parti unique qui finit pendu au bout d'une corde le jour de l'aïd, soutenu et financé dix annnées par l'Occident contre l'Iran de Khomeyni. La déstabilisation permanente de cette région riche en pétrolifères se fait à présent au grand jour par des puissances du Nord qui ne rechignent plus à la tâche. Les groupes salafistes armés présentés comme une menace terroriste pour le monde, sont dorénavant appuyés et armés par la France, les Etats-Unis et Israël. Après l'Irak, la Syrie est devenue le nouvel eldorado de milices djihadistes financées par la rapine, le meurtre et les fonds souverains de l'Arabie saoudite. La Syrie est aujourd'hui un territoire morcelé, divisé en des régions contrôlées par un Bachar al-Assad qui a su anéantir, à grands renforts de blindés, toute résistance interne, civile autant que militaire. Plus personne ne parle aujourd'hui de l'armée syrienne libre.



Retranchés autour de Damas, les sbires d'Assad fils observent le sanglant spectacle qui s'offre à eux : des combats ininterrompus entre les forces armées de Daesh, cette obscure entité criminelle surgie de nulle part sinon des confins obscurs du kharidjisme converti aux méthodes de communication moderne dont elle a su faire un usage redoutable face à des miliciens kurdes déterminés à sauver les territoires où vivent les Kurdes de Syrie. Quant à la Tunisie, seule expérience démocratique réussie des Printemps arabes, la violence terroriste qui la frappe ne s'est pas atténuée depuis l'attentat du Bardo, destabilisant sans cesse les efforts institutionnels menés par ce petit pays d'Afrique du Nord pris en sandwich entre une Libye toujours à feu et à sang et une Algérie sous tension politique avec une fin de règne calamiteuse d'Abdelaziz Bouteflika et une armée nationale prête à en découdre à la moindre infiltration islamiste.

L'espoir grec

Ce tableau obscur n'est pas seulement désespérant, il est absurde. A commencer par la politique menée par les puissances occidentales. La destabilisation régionale créée par l'opération libyenne qui a mené les forces djihadistes à s'emparer d'un pan entier du territoire et à fournir un réservoir d'armes magistral à toutes les factions criminelles de la région n'a pas servi de leçon aux apprentis sorciers du monde libre. La destruction programmée de l'Irak par l'administration américaine fait place aujourd'hui à celle de la Syrie et à présent à celle du Yémen. Piètre stratégie qui n'a pas saisi le fait que le battement d'ailes d'un papillon en Syrie se fait ressentir en Europe et en France. Paris frappée par le terrorisme ne se décide pas à changer son fusil d'épaule et à plaider pour une paix globale. La maxime capitaliste qui vantait les vertus d'une paix mondiale elle-même garante d'une économie durable et d'échanges prospères entre nations civilisées n'est plus. L'économie de la guerre est une rente que les mercenaires de la planète entendent exploiter jusqu'à la dernière goutte de sang. Dans cette nouvelle géopolitique du chaos, un seul rayon d'espoir politique nous réchauffe et il vient d'Athènes. Un signe précurseur d'un retour de la raison ? Il faut l'espérer.

avec http://www.zamanfrance.fr

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