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Dans l’antre de la communauté chiite du Sénégal

La scène semble irréaliste pour les allochtones. Il est 19 heures 45 minutes à Dakar. Les mosquées appellent à la prière. Les radios et télévisions passent l’éternel appel à la rupture du jeûne. Sur tous les transistors et lucarnes, c’est la même phrase : «Il est l’heure de la rupture du jeûne à Dakar et ses environs», décrète El Hadji Moustapha Guèye. Plus de 20 ans que la voix répète la même ode à Dieu, mais ne lasse jamais. Dehors, la frénésie ambiante de l’après-midi sur la route de Ouakam a cédé au calme plat.


Les rares musulmans encore sur le chemin de la maison s’empressent d’aller sacrifier à la rupture du jeûne. Mais à l’institut Mozdahir de Dakar tout cela semble être anti-islamique. Dans le Qg des Chiites sénégalais, l’heure n’est pas encore à la rupture du jeûne. Ici, on lit encore le Coran sous une tente de fortune. «Nous allons couper le jeûne à 19 heures 59 minutes aujourd’hui», renseigne une voix. C’est celle de Alioune Badiane, arrêté à l’époque pour ses théories sur le mariage temporaire. «Alors, il nous reste encore quelques minutes», ajoute Badiane. La communauté acquiesce. Elle attend, le ventre affamé, le nez plongé dans le Livre sacré.

19 heures 40 minutes. Les préparatifs commencent. Siby Sougou, la vingtaine dépassée, ajuste les nattes pour la prière du Maghrib (Timis). Les fidèles, les femmes surtout, arrivent par petits groupes. Elles sont assises à gauche des hommes, de l’autre côté de la cour de l’institut. La maison des Chiites s’anime au rythme d’interminables salamalecs. Ce sont les garçons qui sont les plus actifs. Préposés à la préparation des mets et autres boissons pour la rupture du jeûne, ils se meuvent comme des stewards. «C’est difficile le ramadan», lance Siby, sourire en coin. Deux gamins traînent des morceaux de pain. Ils annoncent la couleur aux plus grands. Les femmes, voilées pour la plupart, ne sont pas bavardes. «Demandez aux hommes de parler», lance une jeune fille. De teint clair, taille fine, la demoiselle tient à respecter l’un des fondamentaux du chiisme qui est le respect à l’autorité. A l’homme pour les femmes.

Prières de Timis et Guéwé cumulées

19 heures 59 minutes. Comme indiqué par Badiane, il est l’heure de la prière. Tout le monde se rassemble sous la tente. Les hommes devant, les femmes derrières. L’imam Cheikh Sougou dirige la prière. Emmitouflé dans un boubou noir, il récite des versets du Coran, les mains souvent tendues vers le ciel. La prière dure 30 minutes. «On a cumulé les prières de Timis et Guéwé», explique Badiane. Et le porte-parole de la communauté chiite du Sénégal de convoquer l’histoire du Prophète de l’Islam pour justifier un tel fait. «Dans les derniers instants de sa vie, le Prophète Mohammad (Psl) avait l’habitude de cumuler les prières de Tisbar et Takussan de même que celles de Timis et Guéwé. Ce sont des facilités que Dieu nous a gratifiées», soutient Alioune Badiane.

Il est presque 20H30, c’est l’heure de la rupture. Celle de la délivrance. Les quelques dizaines de fidèles se ruent vers la nourriture. Quelques gaillards se chargent de la distribution du pain. Rapidement, ils forment des cercles. Les bols arrivent de toutes parts. Après la coupure du jeûne, les fidèles font l’invocation de Koumayl ibn Ziâd. Du nom du plus fidèle compagnon de l’imam Ali. La prière dure quelques minutes. Puis commence la grande causerie, le rappel aux fidèles chiites des enseignements du fils de Abou Talib et neveu du Prophète Mohammad (Psl).

avec GFM

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