Un homme sur mille aura un cancer du sein dans sa vie
«Le diagnostic est souvent beaucoup plus tardif que chez la femme, car il n'y a pas de sensibilisation ni de campagne de dépistage pour les hommes», explique le Dr William Jacot, oncologue sénologue à l'Institut du cancer de Montpellier.
Symptômes
En pratique, les hommes ne doivent donc compter que sur eux-mêmes pour la détection d'une anomalie. La découverte d'une «boule» dans le sein, d'un écoulement ou d'une rétraction du mamelon, d'une ulcération ou de rougeurs, ou encore de la perception d'un ganglion gonflé sous l'aisselle, doivent amener à consulter un médecin.Un documentaire de la journaliste Jenny Bardelaye est l'un des rares sur le cancer du sein qui n'oublie pas les hommes (en accès libre sur YouTube avec le mot clé «sacro seins»). Dominique, 55 ans lors du diagnostic, témoigne ainsi de sa surprise: «Je ne souffrais pas. C'est par hasard, en me faisant des massages aux huiles essentielles parce que j'avais une bronchite, que je me suis aperçu que j'avais une petit boule minuscule de 6-7 mm sous le sein gauche.»
Dosages hormonaux
Ils ne sont que quelques centaines chaque année en France à se trouver comme lui confrontés à la maladie. Mais la mortalité reste cependant importante: «200 décès en 2009, 170 en 2010 et 106 en 2011», détaille Laureen Ribassin-Majed, biostatisticienne à Gustave-Roussy (Villejuif).Grâce aux efforts conjoints du Dr Fatima Cardoso, coordinatrice pour l'Europe, et du Pr Sharon Giordano, pour les États-Unis, un vaste programme de recherche sur le cancer du sein masculin a été lancé ces dernières années. Les premiers résultats montrent que 90 % de ces cancers surviennent entre 57 et 79 ans. Ils révèlent aussi que seul 77 % des patients bénéficient d'un traitement par anti-œstrogènes alors que 90 % le devraient.
Taux d'œstrogènes
Car le taux d'œstrogènes, des hormones qui sont également fabriquées par l'homme, est un facteur de risque évident. Le Pr Louise Brinton, des Instituts américains de la santé, a coordonné une étude internationale dont les résultats viennent d'être publiés dans le Journal of Clinical Oncology. Elle repose sur des dosages hormonaux effectués chez des hommes de 50 ans, soit dix-sept ans en moyenne avant le diagnostic de cancer du sein. Un taux élevé d'œstrogène à 50 ans multipliait par 2,5 le risque de cancer à 67 ans.«Ces résultats soulignent le rôle primordial des œstrogènes, commente, pour Le Figaro, le Pr Laura Ottini, oncologue du département de médecine moléculaire de l'université Sapienza de Rome. Plus intriguant, le lien est encore plus fort pour les cancers des hommes les moins âgés» (moins de 67 ans, NDLR). «Ceci soulève de nouvelles questions sur le rôle causal possible des hormones dans la survenue de cancers du sein chez des hommes jeunes et les interactions possibles avec des facteurs génétiques comme les mutations BRCA1/2, qui pourraient y prédisposer», conclut le Pr Ottini.
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avec lefigaro.fr
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