L'amélioration de la qualité de l'air profite aux adolescents
L'impact négatif de la pollution atmosphérique sur la santé est un phénomène bien documenté. Plus rares sont les publications montrant, à l'inverse, le bénéfice que l'on peut tirer lorsque l'air environnant devient plus pur. C'est l'un des mérites des travaux présentés dans leNew England Journal of Medicine. Une équipe de chercheurs pilotée par James Gaudeman, professeur de médecine préventive à l'université de Californie (États-Unis) montre ainsi que les capacités respiratoires de jeunes adolescents (de 11 à 15 ans) se sont nettement améliorées en un peu moins de vingt ans, au fur et à mesure que la qualité de l'air était à son tour bonifiée.
Dans le cadre d'une grande étude sur la santé des enfants, les chercheurs ont mesuré les capacités respiratoires de 2 120 jeunes durant trois périodes successives: 1994-1998, 1997-2001 et, enfin, 2007-2011. Pour chacune des périodes, les jeunes ont vu leur santé s'améliorer au fur et à mesure que les niveaux de dioxyde d'azote (NO2) et de microparticules (PM 2,5 et PM 10) ont, de leur côté, décliné. En 1970, les autorités américaines votaient une directive baptisée le «Clean Air Act» imposant au fil des ans une amélioration de la qualité de l'air. Au cours de la dernière période d'observation, l'exposition aux deux polluants a baissé d'environ 40 % par rapport à la première période.
Une étude très importante
De façon détaillée, les chercheurs expliquent que la proportion des adolescents âgés de 15 ans souffrant d'une faiblesse respiratoire (une capacité amputée de 20 % par rapport à la valeur normale) «a diminué de façon significative, passant de 7,9 % pour la cohorte 1994-1998 à 6,3 % avant de tomber à 3,6 % en fin d'étude».
«L'amélioration a été constatée aussi bien chez les garçons que chez les filles ; parmi les jeunes souffrant d'asthme mais également parmi ceux qui n'en avaient pas», notent les scientifiques qui soulignent également que cela s'est produit quels que soient le niveau scolaire, les origines ethniques, l'exposition au tabac ou à des animaux domestiques.
«C'est une étude très importante, souligne Sylvia Medina, coordinatrice du programme de surveillance air et santé à l'InVS (Institut de veille sanitaire), qui montre que lorsqu'on agit les fonctions pulmonaires s'améliorent». La grande enquête européenne Aphékom (2011) qu'elle avait menée a souligné de la même manière que la diminution des niveaux ambiants de soufre dans les années 1990 avait permis d'éviter 2 200 décès prématurés.
avec lefigaro.fr
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