Macky Sall : De la Gloire à la Déchéance Totale
L'Ascension Triomphale
[caption id="attachment_361222" align="alignnone" width="1280"] Paradoxe du 2ième Mandat de Macky Sall De la Gloire à la Déchéance Totale[/caption] En 2012, Macky Sall était l'homme de la solution. Il s'est imposé comme le candidat idéal pour remplacer Abdoulaye Wade, et son élection a été acclamée par tous. Le Sénégal avait placé ses espoirs en lui, espérant un avenir meilleur. L'une des questions brûlantes est celle de l'écartement d'Ousmane Sonko de la course présidentielle. La boutade de Macky Sall lors de son adresse à la nation le 3 février 2024 a fait grand bruit. En annonçant l'abrogation du décret convoquant le corps électoral, il a de facto annulé les élections prévues pour le 25 février 2024. Les accusations de corruption visant deux juges parmi les sept sages du conseil constitutionnel, dont le corrupteur serait Amadou Ba, son propre candidat, ont ajouté à la controverse.Paradoxe du 2ième Mandat de Macky Sall : De la Gloire à la Déchéance Totale
[caption id="attachment_361223" align="alignnone" width="1280"] Paradoxe du 2ième Mandat de Macky Sall De la Gloire à la Déchéance Totale 2[/caption] Cependant, au cours de son dernier mandat, Macky Sall a pris des décisions qui ont semé la confusion. Ses actions ont parfois contredit ses paroles initiales, laissant les observateurs perplexes, créant un paradoxe difficile à comprendre. Le président sénégalais Macky Sall a été réélu en 2019 pour un deuxième et dernier mandat, avec plus de 58% des voix. Il a promis de poursuivre les réformes économiques, sociales et institutionnelles engagées lors de son premier quinquennat, et de renforcer la démocratie, l'État de droit et la lutte contre la corruption. Mais depuis sa réélection, le bilan de son action est contrasté, voire paradoxal. [caption id="attachment_361228" align="alignnone" width="1280"] Macky Sall ancien président de la République ce 2 avril 2024 « Ma mission à la tête du pays prend fin »[/caption]→A lire aussi
D'un côté, le Sénégal affiche une croissance économique robuste, estimée à 5,3% en 2019 et à 3,9% en 2020 malgré la pandémie de Covid-19. Le pays a également réalisé des progrès significatifs dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'énergie et des infrastructures. Le Sénégal a aussi renforcé sa position sur la scène internationale, en participant activement à la résolution des crises régionales et en accueillant le Forum sur la Paix et la Sécurité en Afrique en novembre 2019. De l'autre côté, le Sénégal connaît une crise politique et sociale sans précédent, marquée par une forte contestation du pouvoir et une répression des opposants et des activistes. Le président Sall est accusé d'avoir violé la Constitution en se présentant pour un deuxième mandat, alors qu'il avait initialement promis de réduire le nombre de mandats à un seul. Il est également soupçonné d'avoir instrumentalisé la justice pour écarter ses principaux rivaux politiques, notamment l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall et le leader du Pastef Ousmane Sonko, tous deux inculpés pour des affaires de corruption ou de viol. Enfin, il est critiqué pour avoir restreint les libertés publiques, en interdisant les manifestations pacifiques, en censurant les médias et en arrêtant des journalistes et des blogueurs. Ce paradoxe entre les succès économiques et les échecs politiques du président Sall pose la question de la nature et de la durabilité de son modèle de gouvernance.Le Sénégal est-il en train de basculer vers un régime autoritaire, qui sacrifie la démocratie au profit du développement ?
Ou bien le Sénégal est-il capable de préserver son héritage démocratique, qui lui a valu le surnom de "pays de la Téranga" (hospitalité en wolof) ?
La réponse à ces questions dépendra sans doute de la capacité du président Sall à dialoguer avec ses adversaires, à respecter les règles constitutionnelles et à répondre aux attentes sociales de la population.L'Écartement d'Ousmane Sonko
[caption id="attachment_361241" align="alignnone" width="1280"] Macky Sall face à la presse 22 février 2024 ce qu'il faut retenir[/caption] L'une des questions brûlantes est celle de l'écartement d'Ousmane Sonko de la course présidentielle. La boutade de Macky Sall lors de son adresse à la nation le 3 février 2024 a fait grand bruit. En annonçant l'abrogation du décret convoquant le corps électoral, il a de facto annulé les élections prévues pour le 25 février 2024. Les accusations de corruption visant deux juges parmi les sept sages du conseil constitutionnel, dont le corrupteur serait Amadou Ba, son propre candidat, ont ajouté à la controverse. Les coulisses de cette décision sont complexes et intrigantes, et elles ont suscité des débats passionnés. Macky Sall, actuel président du Sénégal, arguait que la modification de la loi fondamentale en 2016 l'autorisait à se représenter. Cependant, il avait renoncé à se présenter en raison de manifestations violentes à la suite d'une première condamnation d'Ousmane Sonko en juin dernier pour « corruption de la jeunesse ». Cet écartement a été au cœur des débats politiques, et sa libération probable est en discussion suite à des négociations avec le président Macky Sall. Si cela se concrétise, Ousmane Sonko, leader de l'opposition, pourrait retrouver une place sur l'échiquier politique. La rivalité entre les deux hommes a atteint un point de non-retour, avec des discours parfois violents de la part d'Ousmane Sonko envers le chef de l'État. Macky Sall, déterminé à piétiner les textes et règlements, a choisi de l'écarter définitivement du jeu politique.Le Vote pour le Report de la Présidentielle
[caption id="attachment_361226" align="alignnone" width="1280"] Tension politique provoque division de la gendarmerie le général Moussa Fall risque de …[/caption] La situation s'est encore compliquée lorsque les députés de la mouvance présidentielle et ceux du parti Walu (PDS) ont voté à 105 voix pour le report de la présidentielle. Pendant ce temps, les députés de l'opposition étaient expulsés de l'hémicycle par les gendarmes avant le vote. Ces événements politiques ont terni les réalisations matérielles de ses douze années de règne. Le report de l'élection présidentielle a été vivement contesté par l'opposition, regroupée au sein de la coalition Yewi. Les députés de cette coalition ont été expulsés de l'hémicycle avant le vote par les gendarmes, après avoir tenté d'empêcher la tenue de la séance. Ils dénoncent un coup d'État constitutionnel et une violation des droits des électeurs. Ils appellent à la mobilisation populaire pour faire respecter le calendrier électoral initialement prévu. Le report de l'élection présidentielle soulève de nombreuses questions sur l'avenir politique du Sénégal.Quelle sera la durée du report ? Quelles seront les conséquences sur le climat social et sécuritaire ?
Quels seront les impacts sur la légitimité du président Macky Sall et des institutions ? Quelles seront les réactions de la communauté internationale ?
Autant d'enjeux qui seront au cœur du débat public dans les prochains jours et les prochaines semaines. [caption id="attachment_361221" align="alignnone" width="1280"] nominations Conseil des ministres du 21 fevrier 2024 le président Macky Sall procède à plusieurs[/caption]→A lire aussi
Le 5 février 2024, l'Assemblée nationale du Sénégal a voté à une large majorité le report de l'élection présidentielle prévue le 25 février 2024. Ce vote à 105 voix des députés de la mouvance présidentielle et ceux de Walu (PDS) intervient après l'adresse à la nation de Macky Sall du 3 février 2024 abrogeant le décret convoquant le corps électoral pour motif de corruption de deux juges parmi les sept dont le corrupteur est Amadou Ba, son candidat. Selon le président Macky Sall, cette décision vise à garantir la transparence et la crédibilité du processus électoral, mis en cause par la révélation d'un scandale impliquant Amadou Ba, ancien ministre des Finances et candidat du parti au pouvoir. Celui-ci est accusé d'avoir versé des pots-de-vin à deux juges du Conseil constitutionnel, chargé de valider les candidatures et les résultats de l'élection, en échange de leur soutien.Le Sénégal : Un Malade de la Démocratie
[caption id="attachment_361219" align="alignnone" width="1280"] Conseil des ministres de ce mercredi 21 février 2024[/caption] En quelques heures, le Sénégal, autrefois considéré comme une vitrine démocratique, est devenu un malade de la démocratie.La citation célèbre de Jean-Paul Sartre résonne : « Être libre, ce n'est pas pouvoir faire ce que l'on veut, mais c'est vouloir ce que l'on peut. »
Macky Sall, autrefois porteur d'espoir, se retrouve aujourd'hui au centre d'une tempête politique. Le Sénégal est souvent présenté comme un modèle de démocratie en Afrique. Depuis son indépendance en 1960, il n'a connu ni coup d'État ni guerre civile, et a organisé des élections régulières et pacifiques. Il dispose d'une Constitution qui garantit les droits et libertés fondamentaux, d'un Parlement pluraliste, d'une presse libre et d'une société civile dynamique. [caption id="attachment_361207" align="alignnone" width="1280"] Conseil des ministres du mercredi 21 février 2024[/caption]→A lire aussi
Pourtant, derrière cette façade démocratique, se cachent de nombreuses failles et fragilités. Le Sénégal souffre d'un déficit de représentativité, d'une faible participation électorale, d'une corruption endémique, d'une justice politisée, d'une inégalité sociale croissante et d'une crise sécuritaire dans sa région sud, la Casamance. Le Sénégal est confronté à des dysfonctionnements démocratiques qui nuisent à son développement et à sa cohésion sociale. Pour y remédier, il est nécessaire de renforcer la séparation et l'équilibre des pouvoirs, de promouvoir une culture démocratique basée sur le dialogue, le respect et la tolérance, et de favoriser une participation citoyenne active et responsable.Conclusion
[caption id="attachment_361229" align="alignnone" width="1280"] Paradoxe du 2ième Mandat de Macky Sall De la Gloire à la Déchéance Totale 1[/caption] Le parcours de Macky Sall est un rappel que la politique est complexe et imprévisible. De la gloire à la déchéance, il incarne les dilemmes du pouvoir et les défis de la démocratie. Le Sénégal doit maintenant prendre en charge cette situation d'urgence et réaffirmer ses valeurs démocratiques.Par Jean Bandiaky, Journaliste / Communicant Pour toute information supplémentaire, vous pouvez me contacter aux coordonnées suivantes : ● Téléphone : +221 33 867 42 76 ● Mobile : +221 77 541 82 31 ● Email : contact@Kafunel.com ● Site Web : Kafunel.com
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