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Rentrée solennelle des Cours et tribunaux : Macky Sall pour une gestion concertée des collectivités locales

Le président de la République, Macky Sall, a demandé, hier, aux acteurs intervenant dans la gestion des collectivités locales, à privilégier le dialogue et la concertation. Il a présidé hier la rentrée solennelle des Cours et tribunaux ayant pour thème : « Collectivités locales et contrôle de la légalité ».
 
Se prononçant sur le thème de la rencontre, le président de la République a rappelé que c’est dans la « dynamique d’émancipation » et de « responsabilisation des collectivités locales » que le législateur, considérant les collectivités locales comme « majeures », a décidé, en 1996, de substituer un contrôle de légalité a postériori rapproché à celui d’approbation a priori centralisé. De façon générale, a fait savoir Macky Sall, il s’est agi d’organiser, pour tous les ordres de collectivités locales, un mode de contrôle unique dans lequel le contrôle a postériori est la règle et celui a priori l’exception. Ces principes fondamentaux de légalité des actes des collectivités locales ont été, à son avis, repris par la loi portant Code général des collectivités locales adoptée en décembre 2013.

Selon le chef de l’Etat, il n’y a nulle volonté de brimer les collectivités locales dans l’exercice de la plénitude de leurs pouvoirs. Toutefois, « il est vrai que le dispositif de contrôle institué par les textes sur la décentralisation a procédé, non pas à la suppression radicale du contrôle a priori, mais à son rétrécissement en le ramenant au rang d’exception. Mais, il convient de retenir que le principe est que les actes des collectivités locales soient soumis à un contrôle à posteriori », a-t-il estimé. L’effectivité  de ce principe a été, selon le chef de l’Etat, nuancée au regard de l’importance dans la vie des collectivités locales des actes soumis à l’approbation préalable du représentant de l’Etat que sont notamment les budgets, les plans de développement, certaines conventions financières de coopération internationale.

Une portée émancipatrice
 
Sa conviction est que tout en préservant la mission régalienne de l’Etat « à veiller à garantir son unité, l’institution du contrôle a posteriori, a incontestablement une portée émancipatrice pour les collectivités locales. Elle induit une plus grande responsabilisation des élus locaux et élimine les lenteurs notées jadis dans la mise en œuvre des décisions des organes des collectivités locales ».

Pour le chef de l’Etat, le représentant de l’Etat dispose d’une marge de manœuvre qui lui permet d’éviter, autant que possible, le procès et de trouver un compromis avec l’autorité locale. A ce titre, il peut procéder ainsi en exerçant sa prérogative de suspendre, à titre provisoire, le caractère exécutoire des actes par la formulation d’une demande de seconde lecture adressée à l’autorité locale. « Ce qui permet à celle-ci de revenir sur les éventuelles illégalités décelées par le représentant de l’Etat », fait-il observer.

Ce dernier peut aussi user de sa prérogative première de  conseiller l’autorité locale afin de la conduire à procéder au retrait de l’acte illégal ou alors à les réformer dans le sens de les rendre conformes à la légalité ». « Le contrôle de légalité qui met en avant le rôle de conseiller du représentant de l’Etat, permet de limiter le contentieux », a insisté le président de la République. « Le contentieux exprime, certes, la vitalité de l’Etat de droit, mais la concertation permanente entre représentant de l’Etat et élu local est vivement recommandée parce que préservant la sérénité nécessaire à l’harmonieuse conjugaison de la déconcentration et de la décentralisation », a-t-il estimé.

Il convient donc, à son avis, « de privilégier le dialogue entre le représentant de l’Etat et l’élu local sur la propension à aller devant le juge ». Toutefois, de l’avis du chef de l’Etat, « si le recours au juge est nécessaire, il faut le faire car dans un Etat de droit, le dernier mot revient au juge ».

Des insuffisances notées
 
C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, « le Code général des Collectivités locales donne des attributions importantes au juge de l’excès de pouvoir dans le mode de contrôle que l’Etat a le droit et le devoir d’exercer sur les actes de ses démembrements territoriaux ». Ce juge, précise-t-il, est la Cour suprême, définie par la Constitution et la loi « comme le juge de l’excès de pouvoir des autorités exécutives ainsi que de la légalité des actes des collectivités locales ». Cependant, a laissé entendre le chef de l’Etat, « il ne peut y avoir un Etat dans l’Etat. Les collectivités locales sont des démembrements, elles exercent pour le compte de l’Etat des missions particulières ».

Selon lui, les rapports sur le contrôle de légalité évoquent, en général, des insuffisances affectant l’exercice du contrôle de légalité portant essentiellement sur « le non respect de la formalité de publicité des actes, les lenteurs dans la transmission et la rétention délibérée d’actes, la non délivrance d’accusé de réception et la faible proportion de demandes de seconde lecture de la part du représentant de l’Etat ». On note également, a dit le chef de l’Etat, « la rareté des cas de refus d’approbation des actes locaux par les représentants de l’Etat ». « Cette faiblesse évoquée n’est pas forcément une anomalie et s’explique par le fait que les représentants de l’Etat privilégient, dans leurs rapports avec les organes des collectivités locales, les fonctions de conseiller ». Le chef de l’Etat a ainsi salué cet esprit « qui ne doit pas, tout de même, amener à négliger les impératifs du respect de la légalité ».

Aussi, a-t-il poursuivi, « l’absence de suivi et de contrôle de la légalité ont pour conséquence le non respect de l’exigence de la production, chaque année, par le gouvernement d’un rapport sur le contrôle de légalité prévue depuis 1996 ». Le président de la République a demandé au Premier ministre de veiller à cette obligation. « La production annuelle de ce rapport permettra, à coup sûr, d’avoir une meilleure compréhension des problèmes et d’apporter des solutions appropriées », a-t-il encore dit.
 
ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION : Les mesures correctives préconisées seront apportées
 
Après avoir demandé à son gouvernement de procéder à l’évaluation d’étape de l’Acte 3 de la décentralisation, le président de la République a laissé entendre que les mesures correctives préconisées permettront « d’enrichir et de finaliser la formulation de la deuxième phase de la réforme de l’Acte 3 et la mise en place des pôles territoires et d’un Haut Conseil des collectivités territoriales.

Se prononçant sur le thème de la rencontre : « Collectivités locales et Contrôle de la légalité », le chef de l’Etat a rappelé qu’il s’inscrit dans la décentralisation qui revêt un « intérêt majeur ». « Dès mon accession à la magistrature suprême, j’ai engagé des réformes de la politique de décentralisation pour matérialiser mon ambition de territorialisation des politiques publiques », a déclaré Macky Sall. Il a précisé que cette réforme a été traduite par l’adoption et l’entrée en vigueur de la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités locales qui pose les bases de cette réforme phare de l’Etat, communément appelée Acte 3 de la décentralisation. Après une année de mise en œuvre et avant l’entame de la seconde phase, cette année, a-t-il soutenu, « j’ai demandé au gouvernement de procéder à l’évaluation d’étape de ladite réforme. Avec la contribution de tous les acteurs du développement territorial, le gouvernement a dressé un état des lieux, tiré des leçons et élaboré une matrice d’interventions en vue de procéder aux ajustements nécessaires pour un meilleur fonctionnement des collectivités locales », a-t-il ajouté.

Le chef de l’Etat a assuré que les mesures correctives préconisées permettront d’enrichir et de finaliser la formulation de la deuxième phase de la réforme qui devrait aboutir à la consolidation de la décentralisation à travers notamment la revue du Code général des collectivités locales pour permettre la mise en place des pôles territoires. « Nous devons évoluer vers un regroupement territorial sous forme de Pôles territoires ou d’associations de régions antérieurement mis en place », a-t-il relevé.

A l’en croire, le renforcement de la gouvernance locale, la définition de mécanismes innovants de financements de développement territorial la concertation engagée avec les acteurs de la décentralisation vont se poursuivre en vue « d’asseoir une véritable politique de développement territorial, futur levier de l’essor économique de notre pays ». C’est dans ce sens que s’inscrit la constitutionnalisation des principes de décentralisation et de la déconcentration dans le projet de révision constitutionnelle mais aussi de la promotion de la gouvernance locale par la création du Haut Conseil des collectivités territoriales.

avec www.esoleil.sn 
 
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