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Selon une étude de la Dpee sur l’endettement : Une hausse de 10 % de la dette publique entraînerait une augmentation de 3,5 % de la production

Une étude de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) évalue l’impact de l’endettement public sur les agrégats macroéconomiques du Sénégal. Elle indique qu’une hausse de 10% de la dette publique - utilisée à des fins d’investissement – pourrait entraîner une progression de la production jusqu’à 3,5% à moyen terme. Les auteurs de l’étude suggèrent que les entreprises nationales soient associées dans la réalisation des projets publics. 
 
Dans leurs travaux, Issa Faye et Dame Thiam, respectivement économiste et statisticien- économiste à la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) montrent que l’économie devrait être capable de supporter une augmentation de 10 % de la dette publique. Et celle-ci agirait significativement sur les agrégats macroéconomiques dont certains indicateurs rendent indirectement compte du bien-être des ménages. 


En effet, une hausse de 10 % de la dette publique utilisée à des fins d’investissement entraînerait une augmentation de la production jusqu’à 3,5 % à court terme. L’impact d’une telle augmentation sur les agrégats macroéconomiques apparaît de façon significative, note le document. Les résultats ont montré qu’elle engendre une expansion de l’économie à moyen et long terme si elle intègre la dynamique du capital. En d’autres termes, si toute la dette contractée est investie notamment dans les infrastructures de soutien à la production, de connexion aux marchés et d’amélioration du capital humain. « La dette publique serait soutenable à long terme », rassurent les auteurs de l’étude. Cependant, elle entraîne une récession si elle finance uniquement des dépenses publiques de fonctionnement. 
 
Pour ce qui concerne des mécanismes de financement choisis par le gouvernement, il est prévu des implications sous plusieurs formes sur l’économie et dont la compréhension devrait permettre d’améliorer la gestion de la dette publique. En effet, expliquent les deux économistes de la Dpee, lorsque l’Etat privilégie l’endettement intérieur, il peut créer un effet d’éviction -repli de l'investissement et de la consommation privés dû à une hausse des dépenses publiques- vis-à-vis du secteur privé du fait de la concurrence exercée pour l’accès aux fonds rares. Dans le cas de l’endettement extérieur, le degré de concessionnalité, la durée et les fluctuations des taux de change sont des facteurs susceptibles d’influencer les variables macroéconomiques. En outre, le recours au financement sur les marchés régionaux de capitaux aura tendance à exercer une pression sur la liquidité disponible du fait de la concurrence entre les pays.
 
Quand l’endettement devient source de difficultés !
 
Dans son document, la Dpee souligne que la contraction de dettes publiques répond à des fins de stabilité macroéconomique et de financement de politique du développement. Toutefois, dans certaines mesures, l’endettement public peut être « source de difficultés » surtout lorsqu’elle n’est pas soutenable, c’est-à-dire quand le niveau de richesse créé par l’économie ne parvient plus à couvrir le service de la dette. A cet égard, les crises de dettes à travers le temps ont mis en exergue les risques liés à un endettement excessif pouvant perturber l’activité économique. 
 
Pour les auteurs de cette étude, dans le cas où la dette publique n’est pas intégrée dans le processus d’accumulation du capital, il engendre une récession dans l’économie. Il faudrait, selon eux, qu’un pourcentage de 65 % de la dette publique soit intégré dans le processus d’accumulation du capital pour qu’il y ait un impact positif sur les agrégats macroéconomiques. Dans le cas contraire, il n’est pas recommandé au Sénégal de s’endetter car l’économie entrerait dans un cercle vicieux et continuerait à dépendre de l’extérieur car le déficit du compte courant deviendrait chronique. Dans sa nouvelle stratégie déclinée dans le Plan Sénégal émergent (PSE), le gouvernement du Sénégal compte accélérer la croissance économique par un renforcement des investissements financés en partie par endettement.

Prendre en compte les générations futures
 
Afin d’analyser le transfert intergénérationnel de la dette publique, les économistes de la Dpee ont réalisé une simulation de l’impact d’une augmentation des dépenses publiques. Ils estiment qu’une hausse de 10 % des dépenses publiques est simulée afin de recueillir l’évolution de l’endettement public pour les générations futures. Les résultats ont montré qu’une amélioration des dépenses publiques financées par emprunt à terme est soutenable et permet même une augmentation de près de 2 % de la consommation des ménages, malgré l’augmentation de l’endettement public de 15 %. Cela veut dire que la dette publique léguée aux générations futures est supérieure à celle courante mais le niveau de consommation future est supérieur à celui du présent. 

La transmission intergénérationnelle suggère que même si les générations futures vont supporter davantage le poids de la dette, elles devraient bénéficier de meilleures conditions de vie pour exploiter leur potentiel de créativité et d’entrepreneuriat. Toutefois, la hausse de l’endettement public conduit à un creusement du déficit du compte courant.

Prudence dans le financement du déficit
 
Pour le Sénégal, l’endettement constitue l’un des principaux instruments de financement du déficit public. En 2014, il s’est établi à environ 53 % du Produit intérieur brut (Pib) nominal mais reste en dessous de la norme communautaire de l’Uemoa fixée à 70 %. Cependant, le nouveau cadre de référence de politique économique et sociale du pays décliné dans le Pse suscite un important besoin de financement des projets structurants. Ainsi, l’endettement public devrait s’inscrire dans une trajectoire ascendante pour accompagner la mise en œuvre de ce programme. Dans leurs recommandations, les économistes de la Dpee invitent l’Etat à financer son déficit par l’endettement avec « plus de prudence », sous réserve que cet endettement soit utilisé à des fins d’investissement et de soutien à la production ainsi qu’en faveur du relèvement du capital humain.
 
De plus, l’Etat doit, à la fois, considérer le financement par la dette extérieure dont les effets positifs sont plus importants sur les agrégats macroéconomiques et le marché sous-régional, considérant la faiblesse de l’épargne nationale et les risques d’éviction de l’investissement privé. L’étude suggère également d’orienter la commande publique vers le secteur privé domestique afin de ne pas atténuer les effets positifs de l’entrée de fonds issus de l’endettement public sur le compte courant. Il est donc mieux indiqué d’associer les entreprises nationales à la réalisation des projets publics.

avec le Soleil.sn 

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