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RDC, la seconde vie des chanteurs populaires francophones : Céline, Johnny, Francis et les autres

La République démocratique du Congo est l'un des pays du continent africain les plus productifs en termes de musique populaire. On ne compte plus les grands artistes congolais ni même les genres musicaux inventés à Kinshasa et ailleurs. 


Pourtant, les chanteurs francophones de variété tiennent aussi une grande place dans le cœur des Congolais. Julio Iglesias, Johnny Hallyday ou Francis Cabrel font eux aussi partie du paysage musical.

"J’aime Johnny Hallyday ! J’aime sa voix, et la musique rock qu’il fait", raconte Ousmane dans le quartier Victoire, dans le nord de Kinshasa. Alors que le soleil écrase la capitale de la République démocratique du Congo, il regarde la rue depuis son petit magasin de musique. Chapelet à la main, il prie peut-être pour qu’un client fasse son entrée.

Des dizaines de CDs et cassettes audio de chanteurs congolais tapissent les murs de son échoppe. Les albums de deux Américains célèbres se sont invités sous une vitrine – R. Kelly et Nelly –, mais aucune trace des stars populaires francophones, contrairement à une boutique voisine qui propose un album de Johnny Hallyday et de Julio Iglesias.

Joe Kizi , 2015
"J’ai beaucoup vendu du Céline DionJohnny HallydayMichel SardouNana Mouskouri,Serge Gainsbourg… Mais maintenant, avec les cartes mémoires, le MP3 et les clés USB, les gens n’achètent plus", regrette ce quinquagénaire sénégalais, qui a aussi constaté le succès de ces artistes au Congo-Brazzaville.

Nostalgique, il se souvient qu’il vendait surtout des cassettes, et que sa clientèle était composée de"femmes en majorité", âgées de 30 ans et plus. Désormais, faute de pouvoir écouler le stock, il boude ce marché qu’exploitent encore, entre autres, des vendeurs ambulants de CDs, DVDs ou cassettes.
De grands tubes français revisités à la mode congolaise

Nostalgiques également, des parents ont baptisé leur enfant du nom de leur chanteur francophone préféré. Des Congolais reprennent quant à eux, sur scène, leurs grands titres. À l’image de Cindy Le Cœur, qui collabore avec Koffi Olomidé et a interprété en concert Pour que tu m’aimes encore, de Céline Dion.

Céline Dion ? Cédrick, 25 ans, est un inconditionnel de la Canadienne, dont les morceaux réchauffent l’atmosphère de certains restaurants et ngandas (bars à ciel ouvert). "Elle chante avec son âme, et ça fait que sa musique communique avec mon âme et m’a apaisé dans les moments de peine."

Dans un tout autre registre, le jeune Giresse Nyembo, alias "Papa Giré", a fait sensation en revisitant la chanson 100 ans de plus, de Francis Cabrel, lors de la deuxième saison de l’émission de téléréalitéMusic Explorer – Les chasseurs de sons, qui a débuté le 22 septembre sur France Ô.

"Vraiment, le morceau de Francis Cabrel, 100 ans, c’est vraiment très, très important pour moi. Il a chanté l’esclavagisme, je suis un Africain. (…) J’ai essayé encore de modifier un peu la chanson en africain, et à ma manière, et à mon style : folk, blues modernisés", a justifié l’auteur-compositeur à la production.

Patient Ligodi, fondateur et directeur d'Univers FM
D’ordinaire, les jeunes savourent la musique congolaise, le hip hop ou le rap, mais "nous avons des opportunités pour diffuser les anciennes gloires de la chanson française quand il s’agit d’une reprise par un chanteur urbain et/ou actuel", ou d’un tube intergénérationnel, souligne Patient Ligodi, fondateur et directeur général de la radio Univers FM.

Kin FM, elle, propose une tranche matinale 100% française. À l’écoute, de grands titres classiques deJacques BrelGeorges Brassens ou Édith Piaf, mais aussi des chansons plus contemporaines, comme celles du rappeur d’origine congolaise Maître Gims, du groupe français Sexion d’Assaut.

Johnny Hallyday, marqueur de l’histoire musicale de l’ex-Zaïre

Maître Gims, qui évolue par ailleurs en solo, se déclare fan de plusieurs pointures françaises. Il évoqueMylène FarmerJean-Jacques Goldman et surtout Johnny Hallyday, une "légende" dont il aimerait "réaliser" le prochain album, a-t-il récemment confié dans une interview au magazine français VSD.

Johnny Hallyday, 72 ans, a marqué l’histoire musicale de l’ex-Zaïre, berceau de la fameuse rumba : en 1968, il s’était produit dans le stade Tata Raphaël de Kinshasa et avait à cette occasion, été interviewé par Benoît Lukunku Sampu, qui était alors un célèbre présentateur d’émissions musicales.

Christian, 26 ans, n’était pas né quand "Johnny" a chanté à Kinshasa, mais il est plein d’admiration pour ses œuvres. "Hallyday… Toujours débordant d’énergie malgré son âge. Sa voix, son regard charismatique… son sens de l’humour en tant qu’acteur en font une star hors du commun."

Au volant de son taxi, Kams, 57 ans, berce ses clients avec Julio Iglesias. "Je l’écoute depuis mon jeune âge. Les chansons sont bien composées, et j’aime la musique douce", commente ce grand gaillard. Le chanteur Joe Kyzi, 34 ans, a aussi grandi avec "Julio" dans les oreilles. Et aujourd’hui, il s’en inspire"même dans les recherches de mélodies".

avec Rfi.fr

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