Cour pénale internationale (CPI)
Cour pénale internationale International Criminal Court |
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Création | : adoption du Statut de Rome : entrée en vigueur du statut |
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Siège | La Haye (Hollande-Méridionale, Pays-Bas) | ||||||||||
Coordonnées | 52° 04′ 06″ N 4° 21′ 13″ E | ||||||||||
Langue | De travail : anglais, français Officielles : anglais, français, russe, espagnol, chinois, arabe |
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Budget | 121 000 000 € | ||||||||||
Membres | 123 États | ||||||||||
Effectifs | 800 | ||||||||||
Président | Song Sang-hyun | ||||||||||
Procureure générale | Fatou Bensouda | ||||||||||
Site web | www.icc-cpi.int | ||||||||||
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Pour les articles homonymes, voir CPI.
La Cour pénale internationale est une juridiction permanente chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité, de crime d'agression et de crime de guerre1.
À l'issue de la Conférence diplomatique de plénipotentiaires des Nations unies, le Statut de Rome prévoyant la création de la Cour pénale internationale a été signé le . La Cour a été officiellement créée le 1er juillet 2002, date à laquelle le Statut de Rome est entré en vigueur. La Cour est compétente pour statuer sur les crimes commis à compter de cette date. Le siège officiel de la Cour est situé à La Haye, aux Pays-Bas, mais les procès peuvent se dérouler en tous lieux.
Depuis le 2 janvier 2015, 123 États sur les 193 États membres de l'ONU ont ratifié le Statut de Rome et acceptent l'autorité de la CPI. Trente-deux États supplémentaires, dont la Russie et les États-Unis d’Amérique, ont signé le Statut de Rome mais ne l’ont pas ratifié. Certains, dont la Chine, l’Inde et Israël, émettent des critiques au sujet de la Cour et n’ont pas signé le Statut.
La CPI peut en principe exercer sa compétence si la personne mise en accusation est un national d’un État membre, ou si le crime supposé a été commis sur le territoire d’un État membre, ou encore si l’affaire lui est transmise par le Conseil de sécurité des Nations unies. La Cour est conçue pour compléter les systèmes judiciaires nationaux : elle ne peut exercer sa compétence que lorsque les juridictions nationales n’ont pas la volonté ou la compétence pour juger de tels crimes. L’initiative en matière d’enquête et de jugement de ces crimes est donc laissée aux États.
À ce jour, la Cour a ouvert une procédure d’enquête dans sept cas, tous en Afrique : l’Ouganda, la République démocratique du Congo, la République de Centrafrique, le Darfour (Soudan), la République du Kenya, la Libye et la Côte d’Ivoire. La Cour a mis en accusation seize personnes, dont sept sont en fuite, deux sont décédées (ou supposées telles), quatre sont en détention, et trois se sont présentées volontairement devant la Cour. Une enquête est ouverte sur le Mali2.
Le premier procès de la CPI, celui du Congolais Thomas Lubanga pour crimes de guerre, a commencé le 26 janvier 2009. Le 14 mars 2012, Thomas Lubanga a été reconnu coupable de crimes de guerre. C'est le premier jugement de la Cour pénale internationale.
Sommaire
Objectif
Lors de la Conférence de Kampala, les crimes d'agression ont été définis et ajoutés aux crimes relevant de la compétence de la Cour. Cependant, sa compétence en ce domaine prendra effet au plus tôt en 20173.
En promouvant une juridiction permanente et universelle, la cour pénale internationale vise à universaliser les droits de l'homme et le droit international humanitaire. Elle a également pour objectif de responsabiliser les dirigeants politiques : la CPI est donc censée tenir un rôle à la fois préventif et dissuasif. Il est toutefois argumenté que sa mise en œuvre entrave la possibilité de règlement politique des conflits (par exemple via la mise en place d'une Commission vérité et réconciliation)4 : en effet, les dirigeants mis en cause se retrouvent de facto le dos au mur et n'ont dès lors plus d'autre choix que de lutter jusqu'au bout pour assurer leur survie5.
Histoire
Au bout de maintes tentatives, la communauté internationale est parvenue, au XXe siècle, à un consensus concernant :- Une définition juridique des concepts de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre ;
- La manière et l'instance juridictionnelle internationale à laquelle sera confiée la mission de juger lesdits crimes : la Cour Pénale Internationale, via le Statut de Rome dd 17.07.1998.
Genèse
En 1872, au lendemain de la Guerre franco-prussienne de 1870, Gustave Moynier, membre du Comité international de la Croix-Rouge, soumet l'idée de la création d'une cour jugeant les violations du Droit international humanitaire représentée à l'époque par la seule Convention de Genève de 1864 mais cette idée n'est pas concrétisée.À la fin de la Première Guerre mondiale, le Traité de Versailles prévoit dans son article 227 la création d'un tribunal international en vue de juger Guillaume II pour « offense suprême contre la morale internationale et l’autorité sacrée des traités ». Ce tribunal ne voit pas le jour, Guillaume II s'étant exilé aux Pays-Bas et ces derniers refusant de l'extrader.
La question a été à nouveau évoquée lors de la Conférence tenue à Genève sous les auspices de la Société des Nations du 1er au 16 novembre 1937, mais aucune mesure concrète n’en a résulté.
Seconde Guerre mondiale
Les crimes commis durant la Seconde Guerre mondiale par les nazis et les Japonais seront les premiers crimes internationaux jugés comme tels. Le premier est le Tribunal de Nuremberg, créé par les Accords de Londres du qui définissent les notions de crimes contre la paix, crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Puis une déclaration institue en parallèle le Tribunal de Tokyo le . En 1948, l'Assemblée générale de l’Organisation des Nations-Unies a pour la première fois reconnu la nécessité d’une juridiction internationale permanente capable de juger des atrocités telles que celles commises lors de la Seconde Guerre mondiale. À sa demande, la Commission du droit international a rédigé deux statuts au début des années 1950, mais ils sont restés lettre morte car la Guerre froide a rendu la mise en place d’une cour pénale internationale impossible.Benjamin Frencz, chargé de l’enquête sur les crimes de guerre nazis après la Seconde Guerre mondiale et procureur général (Chief Prosecutor) pour l’armée des États-Unis au procès Einsatzgruppen, a ensuite soutenu l’établissement d’un état de droit international et d’une cour pénale internationale. Dans un ouvrage publié en 1975, Defining International Aggression - The Search for World Peace, il milite pour la création d’une telle cour.
Différents rapports auprès de la sous-commission des droits de l'homme, dont le rapport Whitaker en 1985, ont fortement recommandé la création d'une juridiction permanente pour sanctionner les génocides.
L’idée est reprise en 1989 lorsque Arthur Robinson, le Premier ministre de Trinité-et-Tobago, a proposé la création d’une cour pénale internationale afin de juger les crimes liés au trafic de drogue. En 1995, un petit groupe d’organisations non-gouvernementales ont fondé la Coalition pour la Cour pénale internationale (ou CCPI) afin de coordonner leur travail pour mettre sur pied un cadre légal soutenant l'établissement du statut de Rome, puis sa signature par de plus en plus de pays. La CCPI a ainsi pu rassembler un grand nombre de pays contribuant au mouvement pour créer une justice internationale.
Compétence universelle
La loi belge du invoque la notion de « compétence universelle » à la justice belge en matière de crimes internationaux et de crimes contre l'humanité et cela quelle que soit la nationalité de la victime ou du criminel. La vaste étendue de cette compétence pose des problèmes diplomatiques à la Belgique (à l'image de la plainte contre George Bush), si bien que la Chambre des représentants abroge cette loi le .Tribunaux internationaux temporaires
Présentation
Suite à plusieurs crimes internationaux un peu partout dans le monde, l'ONU instaure des tribunaux pénaux internationaux temporaires (TPI). Ces tribunaux ont des compétences limitées et parfaitement définies. Aux total, quatre TPI ont vu le jour :- Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) : mis en place en 1993 par les résolutions 808 et 827 du Conseil de sécurité en vertu du chapitre VII et s'est établi à La Haye aux Pays-Bas. Le bilan de son travail est mitigé : 48 accusés détenus, 31 faisant l'objet d'un mandat d'arrêt, 23 personnes jugées ;
- Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) : créé en 1994 par la résolution 955 du Conseil de sécurité et s'est établi à Arusha en Tanzanie. Après des débuts peu encourageants, 50 personnes sont cependant mises en accusation, plus de 40 sont détenues, et 9 sont condamnées ;
- Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) : créé le en vue de juger les crimes commis durant la Guerre civile de Sierra Leone ;
- Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban a été créé en 20096 après l’assassinat de Rafiq Hariri, le 14 février 2005. Cet événement provoque une grave crise politique. Même si la Syrie a dû retirer ses troupes du Liban, il est difficile de juger les responsables. Ce Tribunal a été créé par la résolution 1757 du Conseil de Sécurité ; il est loin d’avoir fait l’unanimité avec cinq abstentions estimant que l’ingérence est flagrante. Pour des raisons d’indépendance juridique, ce tribunal siège à Leidschendam, près de La Haye aux Pays-Bas, avec un budget annuel de 30 millions de dollars pour trois ans, financé à 49 % par le gouvernement libanais.
Critiques du bilan des TPI, laboratoires expérimentaux pour la CPI
Certaines personnes craignent que la CPI ne souffre des mêmes défauts que ceux qu'elles attribuent aux TPI :- Les procès sont excessivement longs et confrontés à d'importantes difficultés procédurales : il y a notamment confrontation des systèmes juridiques et des procédures car les juges sont de nationalités différentes ;
- L’adoption de la procédure anglo-saxonne accusatoire (en vertu de laquelle les juges sont censés n’avoir aucune connaissance du dossier et ne juger que d’après ce qu’ils entendent au prétoire, sans instruction préalable) fait perdre beaucoup de temps ;
- L'établissement des faits est également très lent ;
- Les actes d’accusation sont trop larges, et il y a éparpillement des inculpations sur d’autres que les principaux responsables ;
- Les procès sont trop éloignés des victimes : l'œuvre de justice est amoindrie, notamment du fait qu'elle a lieu à plusieurs centaines de kilomètres des lieux des crimes (Arusha en Tanzanie pour le Rwanda, La Haye aux Pays-Bas pour l'ex-Yougoslavie) ;
- Des difficultés de la coopération judiciaire internationale : la coopération internationale est absolument nécessaire pour mener les enquêtes, recueillir les éléments de preuve, arrêter les suspects, protéger les témoins. Mais elle est souvent défaillante et ce, de la part des États concernés autant que des États occidentaux. Une des causes majeures en est sans doute le poids de la politique, difficilement séparable du fonctionnement de la justice internationale. La politique pénale adoptée n’est jamais sans conséquences politiques. De plus, la question se pose de l’indépendance des juges par rapport au procureur et à leurs États respectifs.
Supériorité de la CPI sur les TPI
En un sens, la compétence de la CPI est plus large que celle des TPI, ce qui constituerait un argument en faveur du remplacement des seconds par la première. Les compétences des TPI sont limitées dans l'espace (compétence ratione loci : territoire de l’ex-Yougoslavie pour le TPIY, territoire du Rwanda et des États voisins pour le TPIR), dans le temps (compétence ratione temporis : crimes commis depuis le pour le TPIY et au cours de l’année 1994 pour le TPIR), et quant à leur objet (compétence ratione materiae : ce sont des tribunaux ad hoc, créés pour connaître certains faits précis). Ils sont donc amenés à disparaître.Néanmoins, deux autres facteurs sont également à prendre en considération :
- La Cour n'est compétente que pour les crimes commis après la date d'entrée en vigueur du Statut de Rome (le ) ;
- La Cour, contrairement aux TPI, applique un principe de complémentarité en vertu duquel elle n'engage de poursuites que si l'État concerné n'a ni la capacité ni la volonté de le faire. En d'autres termes, si un État mène des poursuites à propos d'une affaire qui concerne également la Cour, cette dernière devra se dessaisir de l'affaire en faveur des tribunaux nationaux. La Chambre préliminaire I, dans l'affaire Le Procureur c/ Thomas Lubanga Dyilo a précisé cependant que, pour qu'une affaire soit déclarée irrecevable devant la Cour, il fallait que les poursuites visent la même personne et concernent le même comportement criminel.
Création de la CPI
La création des deux TPI (ceux pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda) a remis à l’ordre du jour le projet de création d’une juridiction pénale universelle. En 1993, la Commission du droit international soumet à l’Assemblée générale un projet de statut d’une Cour pénale internationale sur lequel elle avait commencé à travailler en 1948, projet sur la base duquel se sont ensuite nouées des négociations intergouvernementales.Avant la CPI, tous les tribunaux internationaux étaient provisoires et avaient un champ d'action limité (comme le territoire d'un État, ou la nationalité des prévenus). La CPI innove car elle est permanente et car son champ d'action s'étend à tous les États ayant ratifié le Statut de Rome (voire dans certains cas dans le monde entier).
La création de la CPI s'est déroulée en deux temps :
- Adoption du Statut de Rome le par 120 pays participant à la Conférence diplomatique des plénipotentiaires de l'ONU sur l'établissement d'une Cour pénale internationale (7 voix contre, 21 abstentions). Ce statut définit les pouvoirs et obligations de la CPI. Bien que créée sous l’impulsion de l’ONU, la CPI est indépendante du Conseil de sécurité, ce qui renforce sa crédibilité. De la même façon, l'adhésion au statut de Rome est volontaire.
- Une fois le Statut de Rome adopté, il fallait qu'un minimum de 60 États le ratifie pour qu'il entre en vigueur. Ce quorum a été atteint le après qu'un groupe de 10 États ait ratifié en même temps le Statut.
Le premier groupe de 18 juges a été élu par l’Assemblée des États membres en février 2003, et ceux-ci ont prêté serment lors de la session inaugurale de la Cour le 1er mars 2003. La Cour a émis ses premiers mandats d’arrêt le 8 juillet 2005 et les premières audiences préliminaires se sont déroulées en 2006.
Le , la CPI prononce son premier verdict en déclarant Thomas Lubanga Dyilo coupable de conscription et d’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans, et du fait de les avoir fait participer à des hostilités7.
États membres
Depuis le 1er avril 2015, la CPI compte 123 États membres8:- En Europe : Allemagne, Albanie, Andorre, Autriche, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Géorgie, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Macédoine, Malte, Monténégro, Moldavie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Saint-Marin, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse.
- En Afrique : Afrique du Sud, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cap-Vert, République du Congo, République démocratique du Congo, Comores, Côte d'Ivoire, Djibouti, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Kenya, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Maurice, Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda, République centrafricaine, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Tanzanie, Tchad, Tunisie, Zambie.
- En Amérique : Antigua-et-Barbuda, Argentine, Barbade, Belize, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Dominique, Équateur, Grenade, Guatemala, Guyana, Honduras, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Suriname, Trinité-et-Tobago, Uruguay, Venezuela.
- En Asie : Afghanistan, Bangladesh, Cambodge, Corée du Sud, Japon, Jordanie, Maldives, Mongolie, Palestine9, Philippines, Tadjikistan.
- En Océanie : Australie, Fidji, Iles Cook, Marshall, Nauru, Nouvelle-Zélande, Samoa, Timor oriental, Vanuatu.
Fonctionnement
- Les États parties ou le Conseil de Sécurité de l'ONU peuvent déférer au Procureur des situations concernant des crimes relevant de la compétence de la Cour. Le Procureur, après examen des renseignements disponibles, décide d'ouvrir -ou non- une enquête.
- Le Procureur peut, aussi, décider d'ouvrir une enquête de sa propre initiative sur base des renseignements reçus. Avant de le décider, il doit demander à la Chambre préliminaire de l'y autoriser.
- Les enquêtes du Procureur s'étendent à tous faits & éléments de preuve pertinents pour évaluer la responsabilité pénale des personnes impliquées. Le Procureur enquête à charge & à décharge.
- Au cours d'une enquête, chaque situation est assignée à une Chambre préliminaire qui devient, de par cette saisine, responsable des aspects juridiques de la procédure.
- En cas de confirmation des charges par ladite Chambre, l'affaire est assignée à une Chambre de 1re instance composée de 3 juges : procédure équitable & diligente / respect de la présomption d'innocence.
- Si condamnation il y a, la peine maximale est de 30 ans d'emprisonnement (Principe) et, dans des cas extrêmes, la réclusion à perpétuité.
- Il existe une possibilité d'appel contre les décisions / ordonnances de la Chambre de 1re instance devant la Chambre d'appel composée de 5 juges.
Composition
La CPI est composée de quatre organes :- La Présidence : elle se compose d'un Président et des Premier et Second Vice-présidents. Ils sont élus à la majorité absolue par les juges pour un mandat renouvelable de trois ans. La Présidence est chargée de la bonne administration de la Cour, à l'exception du Bureau du Procureur (de manière à garantir l'indépendance de ce dernier). Les dix-huit juges sont élus pour 9 ans, non renouvelables.
- Les Chambres : elles se chargent des fonctions judiciaires (juger
les prévenus). Les Chambres sont composées de juges qui sont élus par
les États parties pour un mandat d'une durée de trois, six ou neuf ans.
Tous les juges sont originaires des États parties. Les chambres sont au
nombre de trois :
- La Chambre préliminaire : elle étudie la validité des requêtes et autorise ou non le début d'une procédure d'enquête pouvant déboucher sur un procès.
- La Chambre de première instance : elle juge les affaires validées par la Chambre préliminaire.
- La Chambre d'appel : elle juge les affaires portées en appel contre un jugement rendu pour la Chambre préliminaire ou de première instance.
- Le Bureau du Procureur : il se compose du Procureur (et éventuellement de Procureurs adjoints) qui est élu pour 9 ans par l'Assemblée des États parties. Le rôle du Procureur est d'ouvrir et de diriger les enquêtes, de proposer l'inculpation des accusés aux chambres et de rassembler des preuves à présenter lors des procès, où il mène l'accusation. Le Bureau du Procureur est un organe indépendant de la Présidence et du Greffe, et gère en autonomie son budget et son organisation. Le Procureur a un pouvoir discrétionnaire à l'heure d'ouvrir une enquête, et est le seul à pouvoir le faire, de son propre chef ou sur demande du Conseil de sécurité de l'ONU.
- Le Greffe : il est chargé des aspects non judiciaires (comme la gestion des preuves). Il est dirigé par le Greffier qui est élu à bulletin secret, à la majorité absolue des juges. Il est sous l’autorité du Président de la Cour.
Plus de 800 personnes travaillent à la CPI.
Compétence
- Elle juge des individus. C'est là l'innovation principale (la Cour internationale de justice ne juge que les États).
- Sa compétence n'est pas rétroactive : les crimes doivent avoir été commis après l'entrée en vigueur de son statut (1er juillet 2002). Il n'y a pas de prescription pour les crimes commis après l'entrée en vigueur de son statut.
- Sa compétence matérielle concerne les crimes de guerre, crimes
contre l'humanité, crimes de génocide et crimes d'agression (art. 5 du
statut) :
- crimes de guerre : infractions graves aux Conventions de Genève de 1949 et aux Protocoles de 1977, commises en période de conflit armé (art. 8 du Statut).
- crimes contre l'humanité : actes graves commis contre une population civile dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique pour des motifs d'ordre politique, racial, national, ethnique ou religieux. (art. 7)
- crime de génocide : il est une forme particulière du crime contre l'humanité et s'en distingue par l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique ou religieux, comme tel (art.6).
- La définition du crime d'agression a été adoptée par l'Assemblée des États parties en 2010 à Kampala. Cet élément de la compétence est désormais en phase de ratification par les États parties en vue de son entrée en vigueur.
- La Cour n'est compétente que si l'une des trois conditions suivantes est remplie :
- l'accusé est ressortissant d'un État partie au statut ou qui accepte la juridiction de la CPI en l'espèce,
- le crime a été commis sur le territoire d'un État partie ou qui accepte la juridiction de la CPI en l'espèce,
- le Conseil de sécurité a saisi le procureur en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations unies (pas de limite alors de compétence ratione personae).
- En vertu du principe de subsidiarité, les États conserveront à titre principal la responsabilité de poursuivre et juger les crimes les plus graves : la CPI ne sera compétente qu'en cas de défaillance ou de mauvaise volonté des États.
Afin d'éviter les procès qui traînent en longueur ou les saisines fantaisistes, une chambre préliminaire a été créée. Celle-ci instruit le dossier préalablement à l'audience et devra notamment établir le « contexte historique » des crimes. Elle établit un véritable dialogue avec le parquet, voire un contrôle, et confère ainsi aux juges une marge d'intervention susceptible d'appel sur la politique du parquet et le déroulement du procès : fixer des délais, limiter le nombre des témoins, …
Peines applicables
La Cour peut prononcer une peine d'emprisonnement maximal de 30 ans ou une peine d'emprisonnement à perpétuité « si l'extrême gravité du crime et la situation personnelle du condamné le justifient ». La Cour peut ajouter à ces peines une amende ou « la confiscation des profits, biens et avoirs tirés directement ou indirectement du crime (…). » C'est une innovation dans la justice internationale visant à donner une réalité à la participation des victimes lors des procès, qui peuvent alors bénéficier de rétributions compensatoires. Les peines d'emprisonnement sont accomplies dans un État désigné par la Cour sur une liste de pays candidats.La peine de mort n'a pas été retenue, tout comme pour les tribunaux internationaux de l'après seconde Guerre mondiale (les tribunaux d'ex-Yougoslavie (TPIY), du Rwanda (TPIR) et de Sierra Leone (TSSL)).
Budget
Le budget de la CPI pour l'année 2014 est de 121 millions d'euros10 et de 118 millions d'euros en 201311.Pays refusant de ratifier le statut
Parmi les 121 États ayant signé le statut de Rome, 32 n'ont pas ratifié le Statut.Quatre pays ont signé la Convention de Rome mais n'ont pas ratifié le statut : la Russie le 13 septembre 2000, les États-Unis le 31 décembre 2000, Monaco le 18 juillet 1998, et Israël le 31 décembre 2000.
Aucun des pays arabes n'a ratifié le Statut de Rome, à l'exception de la Jordanie le 11 avril 2002 et de la Tunisie le 24 juin 2011.
La Chine et l'Inde comme presque tous les états d'Asie n'ont même pas signé le Statut de Rome.
États-Unis
Les États-Unis ont signé la Convention de Rome, mais ne l'ont pas ratifiée. Ils ont par ailleurs retiré leur signature en 200212, sous l'implusion du président Bush en vue d'accroître les pouvoirs des agences de renseignement.Avant que le quota de soixante États ayant ratifié le Statut ait été atteint, les États-Unis exerçaient des pressions importantes (interruption de l'aide économique, fin d'avantages douaniers, etc.) auprès des États s'apprêtant à ratifier le Statut131415. La création de la CPI n'a pas changé la donne: ces pressions continuent16. Par ailleurs, les États-Unis établissent également des accords bilatéraux avec les États signataires garantissant que les américains qui seraient amenés à répondre de leurs actes devant la CPI soient rapatriés aux États-Unis17.
Le changement d'administration et l'arrivée du président Barack Obama au pouvoir en 2009 ont mis un terme à la relation d'hostilité entre les États-Unis et la CPI18. Cependant, les États-Unis n'ont toujours pas déclaré leur intention de ratifier le statut, et de soumettre le traité au Sénat pour un vote d'approbation. Certaines des actions entreprises par les différentes agences de défense américaines (CIA, NSA) pourraient être en effet traduites devant la cour si un État membre déposait une plainte, d'où les pressions de parties importantes de l'administration et du Congrès des États-Unis pour éviter ce risque.
Israël
Israël a de même signé le traité de la CPI en décembre 2000, mais n'a pas ratifié le traité19. Le gouvernement israélien et son représentant à la conférence de Rome, Eli Nathan, ont indiqué que considérer les transferts de population comme un crime ne pouvait être accepté par Israël20. Suite à la pleine adhésion de la Palestine à la CPI en avril 2015 et à l'ouverture d'un examen préliminaire sur d'éventuels crimes de guerre dans les territoires palestiniens (bombardements civils), Israël, par la voix d'Avigdor Liberman, son ministre des Affaires étrangères, fait pression auprès d'États membres de la Cour pénale internationale pour qu'ils cessent de financer le tribunal de La Haye21, ce que la plupart des États démocratiques refusent, notamment européens.Pays arabes
La Jordanie a ratifié le Statut de Rome le 11 avril 2002 22.Après la révolution du Jasmin, la Tunisie a ratifié le Statut de Rome le 24 juin 2011.
Russie
Entre autres, la Russie a utilisé un véto avec la Chine pour empêcher de référer le cas de la Syrie à la CPI23.République populaire de Chine
La République populaire de Chine s’est opposé au tribunal avec les arguments que :- Il va contre la souveraineté des États nations
- Le principe de la complémentarité donne au tribunal la capacité de juger un système de tribunal d’une nation
- La juridiction des crimes de guerre couvre à la fois des conflits internes et internationaux
- La juridiction du tribunal couvre les crimes contre l'humanité en temps de paix
- L'inclusion du crime d'agression affaiblirait le rôle du Conseil de sécurité à cet égard
- Le droit du procureur à déposer des accusations peut placer la cour sous une influence politique24
Soudan
Le Soudan a signé la convention le 8 septembre 2000, mais le 14 juillet 2008, le président du pays Omar el-Béchir est mis en accusation pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Le 26 août 2008, le Soudan, qui n'a pas ratifié le Statut de Rome, fait part de son retrait de la Cour Pénale Internationale25. Cette dernière émet le 4 mars 2009 un mandat d'arrêt contre Omar el-Béchir26. Le 4 juillet 2009, les États de l'Union africaine votent une résolution indiquant qu'ils n'exécuteront pas le mandat d'arrêt international émis.Affaires et plaintes en cours
Bilan fin 2011
Lors de l'ouverture de l'enquête sur la Côte d'Ivoire en 2011, sept enquêtes avaient été ouvertes depuis décembre 2003. Toutes concernaient des crimes qui auraient été commis sur le territoire des pays africains suivants :- Ouganda ;
- République démocratique du Congo (RDC) ;
- République centrafricaine ;
- Soudan (Darfour) ;
- Kenya ;
- Libye ;
- Côte d’Ivoire.
En tout, 26 personnes ont été inculpées publiquement ; 17 mandats d'arrêt ont été délivrés. Les inculpations concernent les situations en
- Ouganda (cinq dirigeants de l'Armée de résistance du Seigneur)
- RDC (MM. Lubanga, Katanga, Ngudjolo, Bosco Ntaganda et Callixte Mbarushimana)
- Centrafrique (M. Bemba)
- Soudan (le Président M. Omar el-Béchir, le ministre Ahmad Muhammad Harun, le commandant Ali Abd-Al-Rahman "Kushayb" et les rebelles Bahr Abu Garda, Saleh Jerbo et Abdallah Banda).
- Kenya (le vice-premier ministre Uhuru Muigai Kenyatta, le ministre Francis Kirimi Muthaura, M. Mohammed Hussein Ali, le ministre William Samoei Ruto, le ministre Henry Kiprono Kosgey et M. Joshua Arap Sang
- Libye (Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam Kadhafi et Abdullah Senussi).
Le premier procès de la Cour, contre M. Thomas Lubanga Dyilo accusé de conscription forcée d'enfants en RDC a débuté le . La Chambre préliminaire avait en effet confirmé les charges qui pesaient contre lui lors de la première audience de confirmation des charges tenue par la Cour en novembre 2006, renvoyant ainsi l'affaire à la Chambre de première instance. Néanmoins, en juin 2008, la Chambre de première instance a suspendu la procédure28 et ordonné la libération de Monsieur Lubanga29 en raison de la non production par le procureur de pièces pouvant bénéficier à la Défense. Sur appel du procureur, la Chambre d'appel a confirmé la décision de la Chambre de première instance30 mais a infirmé sa décision ordonnant la libération immédiate de Monsieur Lubanga31. La Chambre d'appel n'a cependant pas évoqué la demande de libération de Monsieur Lubanga et a demandé à la Chambre de première instance de statuer à nouveau sur la demande de libération conformément à la motivation de son arrêt. Depuis, le Procureur a demandé à la Chambre de rouvrir les débats en produisant un certain nombre de pièces. La Chambre a examiné cette requête et a décidé de maintenir M. Lubanga en détention et d'ouvrir son procès le .
Un deuxième procès s'est ouvert en 2009. Par décision du 26 septembre 2008, la Chambre préliminaire I a renvoyé Messieurs Katanga et Ngudjolo devant la Chambre de première instance II, présidée par le Français Bruno Cotte. Le 31 août 2009, il a été décidé de repousser la date de l'ouverture du procès au 24 novembre 2009, qui s'est finalement ouvert début 2010.
La Chambre préliminaire II a également renvoyé devant une Chambre de première instance l'accusé Monsieur Bemba, dont le procès s'est ouvert au 22 novembre 2010.
Plusieurs autres affaires sont en cours d'analyse pour une éventuelle ouverture d'enquête. Depuis que la Cour a débuté ses activités, le , plusieurs centaines de plaintes ont été déposées32.
Le , la Cour a émis son premier mandat d'arrêt contre un chef d'État, le président soudanais OmarAl-Bashir, poursuivi pour crimes de guerre et crime contre l'humanité durant la Guerre civile au Darfour. Le 12 juillet 2010, la Cour ajoute les charges de génocide à l'encontre d'Omar Al-Bashir. Ce mandat d'arrêt est critiqué par plusieurs pays africains et notamment Jean Ping de l'Union africaine (UA) qui regrette « que la justice internationale ne semble appliquer les règles de la lutte contre l'impunité qu'en Afrique comme si rien ne se passait ailleurs, en Irak, à Gaza, en Colombie ou dans le Caucase ou au Kenya ». Pour leur part les mouvements de rebelles darfouris célèbrent cette action33.
Dans une interview du mensuel Le Courrier de l'Atlas de juin 2009, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, révèle son sentiment : « Comment peut-on exclure la Palestine de la juridiction de la CPI (parce qu’elle n’est pas strictement un État), alors que personne d’autre ne peut intervenir en sa faveur ? »34.
Violences sexuelles
Bien que le viol soit considéré comme un crime depuis des siècles, ce n'est qu'après la seconde Guerre mondiale qu'il a été formellement codifié dans la convention de Genève de 1949, "relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre". Mais il faudra attendre 2001 pour qu'il soit qualifié de crime contre l'humanité par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à propos des camps instaurés par les forces serbes durant la guerre de Bosnie.Lorsque la CPI fut créée par le traité de Rome en 1998, une attention particulière fut accordée aux crimes sexuels. Ainsi, dans la définition des crimes contre l'humanité qu'elle a pour mission de juger, on retrouve le viol, la mise en esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, la stérilisation forcée, la violence sexuelle et la persécution basée sur le sexe.
En annonçant l'ouverture de l'enquête en République centrafricaine en mai 2007, le Procureur a précisé qu'elle se concentrerait avant tout sur les crimes à caractère sexuel. C'est dans le cadre de cette enquête qu'un mandat d'arrêt est délivré à l'encontre de Jean-Pierre Bemba35, arrêté en Belgique, celui-ci est transféré à La Haye le 3 juin 200836.
Notes et références
- Statut de la Cour pénale internationale, Art. 1
- http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/01/16/la-cpi-ouvre-une-enquete-sur-des-crimes-de-guerre-au-mali_1818079_3212.html [archive]
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- George Friedman, « Libya and the Problem with The Hague » [archive], (consulté le 30 août 2011)
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- « Premier verdict de la CPI : Thomas Lubanga Dyilo coupable de conscription et d’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans, et du fait de les avoir fait participer à des hostilités », Communiqué de presse de la CPI, (lire en ligne [archive])
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- Mali : la CPI ouvre une enquête sur des crimes de guerre [archive]
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- Affaire Le Procureur c/ Jean-Pierre Bemba Gombo [archive], Cour pénale internationale 2008
- L'ex-rebelle Bemba, de la vice-présidence de RDC à la CPI [archive], La Libre Belgique 3 juin 2008
Annexes
Bibliographie
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- Calvo-Goller, Karin, The Trial Proceedings of the International Criminal Court - ICTY and ICTR Precedents, Martinus Nijhoff Publishers, 2006, (ISBN 90 04 14931 7).
- Calvo-Goller, Karin, La procédure et la jurisprudence de la Cour pénale internationale, (Préface de Robert Badinter), Lextenso éditions - La Gazette du Palais, 2012 (ISBN 978-2-35971-029-8).
- Antonio Cassese, Paola Gaeta, John Jones (eds), The Rome Statute of the International Criminal Court : A Commentary, Oxford, Oxford University Press, 2002 (ISBN 0-19-924312-3), (ISBN 0-19-925897-X) et (ISBN 0-19-925898-8) pour chacun des trois volumes.
- Philippe Currat, Les crimes contre l'humanité dans le Statut de la Cour pénale internationale, Bruxelles, Bruylant, 2006 (ISBN 2-8027-2213-1) et Schulthess (ISBN 3-7255-5122-7).
- Mireille Delmas-Marty, « La Cour pénale internationale et les interactions entre droit interne et international », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 1, 2003 (ISSN 0035-1733).
- Knut Dörmann, Elements of War Crimes under the Rome Statute of the International Criminal Court, Cambridge, Cambridge University Press & International Committee of the Red Cross, 2002 (ISBN 0-521-81852-4).
- Julian Fernandez, Regards croisés sur une statue de la gouvernance, Centre Thucydide, 2010
- Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Réparer l’irréparable. Les réparations aux victimes devant la Cour pénale internationale, Paris, Presses universitaires de France, 2009 (ISBN 978-2-13-057179-7).
- Roy Lee (dir.), States’ Responses to Issues Arising from the ICC Statute : Constitutional, Sovereignty, Judicial Cooperation and Criminal Law, Ardsley, Transnational Publishers, 2005 (ISBN 15-71-05155-4).
- David Bosco, Rough Justice: The International Criminal Court's Battle to Fix the World, One Prosecution at a Time, Oxford University Press, 2014 (ISBN 0199844135)
Pour plus d'infos http://fr.wikipedia.org/wiki/Cour_p%C3%A9nale_internationale
Articles connexes
- Droit pénal
- Organisations coordonnées
- Bruno Cathala, premier fonctionnaire de la CPI et premier Greffier de la CPI
- Crimes de guerre
- Coalition pour la Cour Pénale Internationale
Liens externes
- Site officiel
- Site de la Coalition pour la Cour Pénale Internationale
- Cour pénale internationale et DIH Comité international de la Croix-Rouge
- Site de la Coalition française pour la CPI
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