Bénin : un nouveau Premier ministre nommé Lionel Zinsou
Le nouveau gouvernement, annoncé jeudi 18 juin, est consécutif à l’entrée au Parlement de plusieurs membres du gouvernement suite aux élections législatives d’avril. Il comporte 28 ministres, contre 27 précédemment, dont 4 femmes, et compte également 3 ministres d’État : Komi Koutché au Finances, Alassane Djimba à l’Enseignement et Fulbert Amoussouga aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Surtout, le remaniement consacre le retour des postes non constitutionnels de Premier ministre, qu’occupe désormais le Franco-Béninois Lionel Zinsou, et de vice-Premier ministre, où s’installe un fidèle du président, François Abiola. La loi fondamentale béninoise dispose en effet que seul le président de la République est le chef du gouvernement. Cependant, le Bénin a déjà connu depuis l’établissement de la démocratie deux Premiers ministres (Adrien Houngbédji sous le président Mathieu Kérékou en 2001 puis Pascal Koupaki en 2011) qui n’ont pas su imposer leur marque dans la gestion du gouvernement.
Lionel Zinsou aura-t-il plus de marge de manœuvre ? Son arrivée au gouvernement confirme en tout cas ses ambitions politiques, alors que Boni Yayi multiplie les déclarations pour assurer qu’il ne touchera pas à la limitation constitutionnelle du nombre des mandats présidentiels et qu’il ne se présentera pas à l’élection prévue en 2016. Le financier franco-béninois, qui est également mécène d’art à travers sa fondation qui porte son nom, a un calendrier politique qui apparaît de plus en plus évident. En acceptant sa nomination, il ne fait ainsi qu’anticiper son départ de PAI Partners, géant européen du capital-investissement qu’il préside depuis 2008. Départ qui était prévu… en 2016, justement.
Agitateur d’idées
Ancienne plume de Laurent Fabius, Lionel Zinsou, 60 ans, est un économiste influent et un infatigable agitateur d’idées au carnet d’adresses bien fourni, notamment depuis une décennie passée à piloter les équipes Afrique de la banque d’affaires Rothschild. Mais son entrée dans le grand bain politique risque de faire quelques remous. L’opposition a d’ores et déjà tiré à boulets rouges sur celui qui pourrait vouloir se positionner comme le successeur potentiel de Boni Yayi.
« Il va de soi qu’un tel gouvernement qui viole la Constitution sera comme les autres et ne brassera que du vent. En l’absence de cadre juridique portant sur les attributs de la fonction de Premier ministre, il est clair que ce dernier n’est nommé que pour le titre», fustige Victor Topanou, président du Front uni pour la république (FUR, opposition). À Lionel Zinsou de le faire mentir.
avec http://www.jeuneafrique.com
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