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Mohamed Morsi condamné à mort, un retour à «l'Egypte antique» pour la Turquie

L'ancien président islamiste Mohamed Morsi lors de son procès le 8 janvier 2015 au Caire (Photo -. AFP)

L’ex-président égyptien et islamiste, destitué par l’armée en 2013, a été condamné à mort pour des évasions de prison et des violences durant la révolte de 2011.

En Egypte, l’ex-président Mohamed Morsi, destitué par l’armée en 2013, a été condamné à mort pour des évasions de prison et des violences durant la révolte de 2011. Morsi, premier président jamais élu démocratiquement en Egypte, peut faire appel.

Une centaine d’autres accusés, dont des dirigeants éminents de sa confrérie des Frères musulmans, ont également écopé de la peine capitale qui doit, pour tous les accusés, recueillir l’avis, non contraignant, du mufti d’Egypte avant d’être confirmée ou infirmée. Mohamed Morsi avait déjà été condamné le mois dernier à 20 ans de prison pour avoir «usé de la violence, fait arrêter et torturer des manifestants», le 5 décembre 2012 devant le palais présidentiel.

Le tribunal qui le jugeait au Caire devait prononcer les verdicts dans deux procès: le premier concernant M. Morsi et 128 co-accusés, dont des membres des Frères musulmans, du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais, pour des évasions massives de prison suivies de violences pendant la révolte populaire de 2011 ayant chassé le président Hosni Moubarak du pouvoir; le second pour espionnage, de 2005 à 2013, notamment au profit du Hamas, du Hezbollah et de l’Iran. Dans ce second procès, M. Morsi, qui comparaissait souriant dans une cage insonorisée, a échappé à la peine capitale, dont ont écopé 16  accusés. Dans le procès pour évasion, le prédicateur islamiste qatari Youssef al-Qardaoui figure parmi les condamnés à mort mais il était jugé par contumace.

La condamnation de Mohamed Morsi s’inscrit dans le prolongement de la politique répressive menée contre la confrérie depuis le renversement de l’ex-raïs islamiste en juillet 2013. Depuis cette date, plus de 1 400 manifestants ont été tués et plus de 15 000 jetés en prison.

Une condamnation dénoncée par la Turquie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé samedi la condamnation à mort de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi par un tribunal égyptien. L’ancien président égyptien, «qui avait été choisi par 52% des électeurs, a malheureusement été condamné à mort. L’Egypte revient à l’Egypte antique», a fustigé Erdogan lors d’un rassemblement à Istanbul, accusant l’Occident de «fermer les yeux» sur le coup d’Etat de 2013 ayant évincé Morsi du pouvoir. Il a aussi reproché aux Occidentaux «regarder en spectateurs cette exécution en Egypte», leur rappelant que la Turquie comme les pays de l’Union Européenne avaient aboli la peine de mort.

Le gouvernement islamo-conservateur de  Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, était un proche soutien de l’islamiste Mohamed Morsi après son élection à la tête de l’Egypte en 2012, espérant qu’il aiderait à ranimer l’influence de la Turquie dans la région. La Turquie s’était insurgée contre sa destitution par l’armée, une manœuvre soutenue par l’Arabie Saoudite. Les relations diplomatiques entre l’Egypte et la Turquie s’étaient sévèrement dégradées.

Des réactions plus tragiques sont à craindre. Deux juges et un procureur égyptiens ont ainsi été tués par balle samedi dans le nord du Sinaï, théâtre d’attentats jihadistes visant habituellement les forces de sécurité. Il s’agit de la première attaque visant des magistrats dans la péninsule du Sinaï. Elle intervient quelques heures après que la justice a condamné à mort Mohamed Morsi.

L’attaque s’est produite dans la ville d’Al-Arich, le chef-lieu du Nord-Sinaï. Des assaillants armés ont stoppé le véhicule des magistrats avant d’ouvrir le feu sur le groupe, selon un responsable de la police. «Quatre personnes ont été tuées par balle: deux juges, un procureur et le chauffeur», a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de la Santé, Hossam Abdel Ghaffar, précisant qu’un procureur avait également été blessé.
 

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