Une fillette de 10 ans, enceinte après un viol, émeut le Paraguay
La grossesse de la fillette a été découverte la semaine dernière dans un hôpital de la capitale paraguayenne. Alors que des médecins l'examinaient, ils ont constaté une « excroissance au niveau de l'abdomen » et ont « d'abord pensé qu'il s'agissait d'une tumeur », avant qu'une échographie ne révèle une grossesse.
En début de semaine, la fillette, qui a confié avoir été abusée par son beau-père, a été hospitalisée en raison des risques pour sa santé, a indiqué la procureure Monalisa Muñoz. « La grossesse peut mettre sa vie en danger, ainsi que celle du bébé, car l'utérus n'est pas suffisamment développé », a-t-elle expliqué.
Un juge a ordonné la détention de la mère et celle de son compagnon. La justice paraguayenne soupçonne la femme d'avoir su que son enfant était régulièrement violée et d'avoir fait entrave à la justice. Elle a été arrêtée. En revanche, son compagnon, un employé de garage de 42 ans, soupçonné du viol, a pris la fuite. « Je n'y suis pour rien, je n'étais au courant de rien (...) Que celui qui a fait ça à ma fille soit arrêté et qu'il paye pour le mal qu'il lui a fait, car elle souffre, comme moi », s'est défendue la mère, employée d'une cantine scolaire.
Abus sexuels découverts par les médecins
Pour l'instant, la grossesse se déroule « normalement », selon Ricardo Oviedo. « Mais au fil des semaines, les risques vont augmenter. » Des risques cinq fois supérieurs dans les cas de grossesse précoce. Dans cet hôpital d'Asuncion, dans lequel 2000 enfants naissent chaque année, le médecin a recensé, au cours de l'année écoulée, quatre grossesses d'adolescentes de 13 ans, douze chez des adolescentes de 14 ans, une trentaine chez des jeunes filles de 15 ans. C'est la première fois qu'une grossesse chez une enfant de 10 ans est constatée dans cet hôpital.Le Dr Oviedo regrette que ce soient les professionnels de la santé qui découvrent les cas d'abus sexuels : « C'est triste pour notre société, indigne, mais cela doit nous obliger à agir contre ce fléau. Chaque citoyen doit dénoncer les abus dont sont victimes les mineurs pour que les enfants soient protégés. »
En janvier 2014, la mère de la fillette, qui a deux autres enfants de 8 et 13 ans, avait rapporté aux autorités judiciaires de Luque, dans la banlieue d'Asuncion, des rumeurs d'agressions sexuelles de la part de son concubin, sans pour autant porter plainte contre lui. Le procureur avait ordonné une expertise psychologique. L'affaire avait été classée sans suite.
À lire aussi :
De faux tutos d'avortements : une campagne choc pour secouer les consciences au ChiliJusqu'à 80% de naissances par césarienne en Amérique du Sud : l'OMS s'alarme
Irlande : l’accouchement forcé d’une femme ravive le débat sur l’avortement
avec madame figaro
Aucun commentaire