Chirurgie esthétique : pourquoi certains vont trop loin
Ils sont nombreux, hommes et femmes confondus, à avoir subi de nombreuses opérations chirurgicales pour transformer leur apparence. Pourtant, le détail qui les gêne persiste, encore et toujours. Qui sont ces récidivistes du bistouri qui multiplient les opérations jusqu'à devenir méconnaissables? Enquête.
Comment expliquer ces visages déformés par les opérations de chirurgie esthétique à répétition, ces nez rabotés à l'extrême, ces seins toujours plus gros ?
Des célébrités, comme Michael Jackson ou plus récemment l'actrice Renée Zellweger, aux anonymes qui se déforment en pensant s'améliorer, nombreux sont ceux, partout dans le monde, à devenir méconnaissables sans que l'on comprenne ce qui les a conduits à vouloir ces changements radicaux.
Chirurgien esthétique depuis plus de vingt ans, Armand Azencot, vice-président de la Société française des chirurgiens esthétiques plasticiens (SOCFEP), distingue plusieurs profils chez ces demandeurs d'opérations à outrance. Certains se font retoucher la même partie du corps plusieurs fois. « Je me suis fait refaire les seins après avoir allaité mes enfants. Je n'ai pas supporté de perdre ma poitrine, raconte Cécile (1).
Au début, j'étais satisfaite. Puis j'ai repris rendez-vous pour me faire opérer à nouveau. Une fois qu'on a passé le pas, on a envie de recommencer. On se dit que ça peut toujours être mieux, qu'on peut être perfectible. »
En France, les chirurgiens tentent de poser un cadre pour lutter contre les dérives et les excès. Il y a une déontologie et des règles de bonnes pratiques dans la profession. « Un chirurgien doit toujours analyser la demande du patient et se poser la question : est-ce que sa demande est fondée ou abusive ? » précise le docteur Azencot. Au nom de cette éthique, le chirurgien refuse d'opérer les patients qu'il juge « obsessionnels ».
Mais souvent très déterminés, ces derniers refusent de prendre en considération l'avis du médecin et cherchent à prendre rendez-vous chez un « concurrent ». Pour le chirurgien, la seule façon d'être totalement honnête et vigilant est de faire circuler l'information entre confrères quand on détecte un cas inquiétant.
Face à la débrouillardise des obsessionnels qui arrivent à contourner ce système informel, le chirurgien l'avoue : faire preuve de bienveillance est parfois insuffisant. « Ils n'ont pas de limites. Quand ils sont grillés dans une ville, ils vont se faire opérer dans une autre ville et s'y invente une famille pour ne pas éveiller les soupçons », raconte-t-il.
Les grands ratés de la chirurgie esthétique:
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