Procès des Pro-Gbagbo: les avocats réclament 3 milliards d’euros
En Côte d’Ivoire, les plaidoiries ont commencé, ce lundi 2 mars, dans le procès en assises de l'ex-Première dame Simone Gbagbo et de ses 82 co-accusés. Tous sont jugés par la cour d'assises d'Abidjans pour attentat ou complot contre l'autorité de l'Etat, constitution de bandes armées, troubles à l'ordre public, tribalisme et xénophobie dans la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait au moins 3 000 morts, selon l'ONU. Ce lundi, c'est la partie civile qui a commencé. Les avocats de l’Etat réclament 3 milliards d’euros.
C'est en trois étapes que les défenseurs de l'Etat ivoirien ont découpé leur grand oral.
Après un préambule louant la dextérité du président du tribunal, le premier avocat a tenu à remonter dans l'Histoire de la Côte d'Ivoire jusqu'à l’époque de Félix Houphouët-Boigny, rappelant l'âge d'or du pays, celui « des infrastructures et des logements sociaux », et qui a ensuite disparu « pour une Côte d'Ivoire de la tuerie », a-t-il déclaré.
Le deuxième avocat a ensuite énuméré les différents accords signés après la crise de 2002, reconnaissant à l'ONU la capacité de certification. Ainsi, la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire ayant reconnu Alassane Ouattara président, le gouvernement de Laurent Gbagbo, créé en décembre 2010, ne pouvait alors qu'être « fantoche et illégal », a-t-il expliqué.
La partie civile a ensuite déroulé la longue énumération des noms des accusés, des faits qui leur sont reprochés et des peines encourues. Finalement, les avocats de l'Etat ivoirien ont réclamé 2 000 milliards de francs CFA de dommages et intérêts, soit 3 milliards d'euros.
« Ces accusés, avec leurs bandes et tous ceux qui les suivaient, ont fait de nombreux dégâts en Côte d’Ivoire. Le patrimoine de l’Etat a été complètement saccagé ; il y a eu beaucoup de victimes. Donc, nous demandons un dédommagement suffisant pour permettre à l’Etat de Côte d’Ivoire de satisfaire les victimes », a déclaré Maître Soumalo Coulibaly.
Une somme dénoncée par la défense qui considère que les avocats de l'Etat n'ont pas su apporter plus de preuves que ce que contient le renvoi d'accusation.
« Pour moi, ce n’est pas une plaidoirie. On est encore venu nous lire l’arrêt d’accusation. Sinon, qu’est-ce qui a été dit de nouveau ? Qu’on apporte la preuve de l’accusation. Peut-être que le parquet général fera autrement, mais jusqu’à aujourd’hui je ne suis pas encore convaincu. Nous sommes des avocats. On veut la preuve. On veut la vérité dans cette affaire », a déclaré pour sa part Maître Mathurin Dirabou l'un des avocats de la défense.
Le procès se poursuit ce mardi par les plaidoiries du parquet général, avant la défense.
avec Rfi.fr
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